Hakim Arezki dédie sa médaille d’or aux victimes du Printemps Noir 2001

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« Je dédie ma médaille d’or aux martyrs du Printemps Noir de 2001». Des mots forts prononcés par le champion paralympique, Hakim Arezki, lors d’une interview accordée à Azart TV le 12 septembre 2024.

« Bien sûr, quand l’arbitre a sifflé la fin du match, ce qui m’est passé par la tête, c’est le Printemps Noir », a-t-il confié. « Je suis l’enfant du Printemps Noir ». Il a poursuivi en expliquant que lors de sa victoire, sa vie entière a défilé devant ses yeux, depuis le Printemps Noir jusqu’à cet instant de gloire. « Même avant de tirer mon premier penalty, j’ai pensé au Printemps Noir, et je crois que cela m’a donné de l’énergie », a-t-il ajouté.

Hakim Arezki, par ailleurs président du Comité départemental handisport de la Seine-Saint-Denis, a rappelé les difficultés qu’il a rencontrées après avoir été blessé lors des événements de 2001 qui ont causé la mort de 128 Kabyles par la gendarmerie algérienne. « J’ai passé cinq jours à l’hôpital sans aucun soin », a-t-il souligné. Hakim Arezki a précisé qu’il avait reçu deux balles : une balle explosive dans la tête et une autre qui lui a traversé la jambe droite. « Vingt-trois ans après, j’ai marqué un penalty qui nous a menés au titre de champions paralympiques, avec cette même jambe qu’on a failli m’amputer en 2001. »

Arezki a également évoqué les obstacles administratifs qui ont compliqué son départ d’Algérie. « Je suis arrivé en France, j’ai failli mourir, et j’ai tout recommencé à zéro », a-t-il raconté, rendant hommage à sa famille, ses amis, ainsi qu’aux martyrs de 2001, tous ceux qui ont pleuré pour lui à cette époque.

Le champion a rappelé qu’il avait fait un pacte avec ses coéquipiers, promettant qu’un jour ils gagneraient la finale des Jeux paralympiques. Après avoir échoué en 2012, Arezki et son équipe ont finalement remporté l’or en 2024. Ce samedi, ils seront accueillis à l’Élysée par Emmanuel Macron pour une cérémonie en leur honneur.