Inauguration de la rue Matoub à Champigny : «Les enfants de Lounes sont en prison !» (Nadia Matoub)

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Emue aux larmes, Nadia Matoub a rendu un hommage digne à son époux assassiné, Lounes Matoub, lors de l’inauguration de la rue portant le nom du chanteur Kabyle, dans la ville de Champigny-sur-Marne, ce 28 septembre 2024. Elle a également évoqué la répression en Kabylie, notamment la situation des détenus politiques : « Les enfants de Lounes sont en prison« , a-t-elle déclaré.

La veuve du Rebelle, sauvagement assassiné le 25 juin 1998 à Tala Bounane, a insisté sur l’injustice subie par les Kabyles en Algérie. « Aujourd’hui, nous ne pouvons pas rendre hommage à Matoub Lounes si nous ne faisons pas écho aux valeurs qu’il portait« , a-t-elle martelé et d’ajouter : « Je souhaite que les détenus d’opinion, à l’occasion de cette inauguration, sachent que nous pensons à eux et que nous savons qu’ils vivent l’injustice« .

Une liste à la main, Nadia Matoub a énoncé plusieurs noms de prisonniers : « Où sont Mohand Taferka, Cherif Mellal, Mira Mokhnache, Meziane Arab, Yugurten Ben Djaoud… ? », s’est-elle notamment interrogée. Elle a également évoqué les détenus de Lareba Nat Iraten, notamment Syfaxe Mamou qui a écopé de 5 ans de prison ferme et Mohand Lasekri, condamné à la peine capitale.

Vers midi, Nadia Matoub, Laurent Jeanne, le maire de la ville, Sabrina Abchiche, adjointe à la petite enfance et aux droits des femmes, ainsi que Samia Kachir, présidente de l’association Franco-Kabyle de Champigny, ont levé le voile sur la plaque inaugurale, sous les applaudissements et les youyous de la foule, venue nombreuse en cette journée ensoleillée. Les présents étaient enchantés de découvrir l’inscription sur la plaque : « Matoub Lounes, chanteur et poète kabyle« .

A noter le maire de la ville a également pris la parole pour rendre un hommage chaleureux à Matoub Lounes devant l’assistance dans laquelle on peut relever la présence d’artistes comme Zedek Mouloud, Ali Amrane et Akli D. En marge de cette inauguration, des chansons du Rebelle ont été réinterprétées en en kabyle, français et même en anglais, en faveur d’un moment de communion.