Mohamed Nait Challal, l’un des premiers enseignants de tamazight, est décédé durant la soirée du 13 août à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil. Il s’éteint à l’âge de 62 ans des suites d’un cancer des poumons. Pour l’instant, la date et le lieu de son enterrement n’ont pas été communiqués.
Militant de la cause identitaire depuis son jeune âge, il a rejoint le RCD durant les années 90s. C’est à cette époque qu’il a créé la section de son parti à Bachdjerrah à Alger, alors que c’était l’une des communes les plus touchées par l’islamisme dans la capitale algérienne.
Le natif de Takaats (Seddouk) a fait partie de « la promotion Mouloud Mammeri » enseignants de Tamazight en 1995. Il a été notamment l’un des premiers à l’avoir enseignée à l’école. Durant les années 2000, il a émigré en France où il a continué à faire la promotion de sa langue en poursuivant son travail d’enseignant au sein de différentes associations de la région parisienne.
Dans la vidéo-ci dessous, celui que ses amis touaregs surnommaient « Mohand Atergui » car il parlait couramment la langue tergui, s’est réjouit d’avoir pu enseigner sa langue aux enfants issus des communautés berbérophones en France.
Hommages pour un grand militant
La triste disparition de ce militant de la première heure a provoqué l’émoi chez ses camarades et amis. L’écrivain Ali Belhot lui a rendu hommage en publiant une ancienne photo en sa compagnie. Le chanteur Majid Soula a assuré que « c’est une grande perte pour tamazight».
L’ex-délégué de l’Aârouch Zahir Benkhellat lui a également rendu hommage : « on s’est connu dans les années 90s où nous avons partagé des moments de lutte contre les islamistes et les tenants du système. Après le boycott scolaire on s’est retrouvé dans la première promotion de l’enseignement de la langue Tamazight. Mohamed était un homme de grande culture et d’une simplicité extraordinaire. C’était un militant désintéressé », a-t-il témoigné.
Samia Bensalem, veuve de feu Nour Ould Amara lui a rendu un vibrant hommage : « Un grand militant de la cause berbère nous a quitté, pionnier de l’enseignement de tamazight, un amoureux de la liberté, de sa Kabylie, de sa culture et de sa langue, un homme qui aimait la vie. Tu sais de l’autre côté de la rive tu trouveras, Nour, Ferhat, Naima, Smail, Mohand cherif, Akli, … Ils seront tous là pour t’accueillir. Adieu l’ami . Ighessan-ik di talwit ».