En fin de journée de ce mardi 18 août, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre Boubou Cissé, ont été arrêtés par des militaires à Bamako. Selon la presse internationale, il s’agit d’un coup d’État visant à renverser l’actuel président.
Quelques heures avant l’arrestation du président Malien, une mutinerie s’est déclenchée dans le camp militaire de Soundiata-Keïta de Kati, situé à 15 km au nord de la capitale malienne. Des centaines de jeunes maliens se sont rassemblés sur la place de l’indépendance en soutien aux militaires mutins. Pendant ce temps, le président malien, en compagnie de son fils ainsi que de son Premier ministre était dans sa résidence de Sebenikoro à Bamako.
Vers 16h30, les militaires mutins ont fait irruption dans la résidence, où ils ont procédé à l’arrestation de IBK et de son Premier ministre. Ces derniers ont été transférés au camp de Kati selon plusieurs sources.
Le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, la France ou encore la Cédéao, ont condamné le coup d’État qui a été orchestrée et appellent à la libération immédiate de IBK.
Démission d’Ibrahim Boubacar Keïta
Durant la nuit du 18 au 19 août, le président malien a annoncé à la chaîne d’État ORTM sa démission ainsi que celle de son gouvernement. Il a également annoncé la dissolution de l’assemblée nationale.
« Je voudrais à ce moment précis, tout en remerciant le peuple malien de son accompagnement au long de ces longues années et la chaleur de son affection, vous dire ma décision de quitter mes fonctions, toutes mes fonctions, à partir de ce moment », a déclaré le désormais ex-président malien avant de poursuivre : « Je ne veux pas que du sang soit versé pour me maintenir au pouvoir […] Si aujourd’hui, certains éléments de nos forces armées veulent que cela prenne fin via leur intervention, ai-je vraiment le choix ? ».
Déclaration du CNSP
Après l’arrestation du président malien, une institution a été créée par les soldats mutins. Il s’agit du comité national pour le salut du peuple (CNSP). Juste après la démission d’IBK, l’institution a émis une déclaration à travers son porte-parole, le Colonel Major Ismaël Wague.
le CNSP a promis qu’il allait organiser des élections démocratiques : « La société civile et les mouvements sociaux politiques sont invités à nous rejoindre pour créer ensemble les meilleures conditions d’une transition politique civile conduisant à des élections générales crédibles pour l’exercice démocratique », a martelé le Colonel major.