Le Groupe du travail sur la détention arbitraire a une nouvelle fois fustigé les autorités algériennes, à travers un document datant du 09 octobre, où il leur a été ordonné cette fois-ci d’accorder une réparation sous forme d’indemnisation à Messaoud Leftissi ex-détenu du drapeau Amazigh.
En effet, cette instance de l’ONU considère que l’arrestation de l’activiste ayant écopé de 6 mois de prison ferme est une « violation des droits de l’homme ». « Le Groupe de travail considère que la possession et l’exhibition d’un drapeau amazigh, ainsi que la participation à des manifestations pour les droits des peuples autochtones en Afrique du Nord font partie des droits humains » précise le document.
L’instance onusienne a sommé les autorités algériennes d’indemniser l’ex-détenu pour port du drapeau amazigh. « Compte tenu de toutes les circonstances de l’espèce, la mesure appropriée consisterait à accorder à M. Leftissi le droit d’obtenir réparation, notamment sous la forme d’une indemnisation, conformément au droit international » indique le document.
Par ailleurs, le groupe de travail a exhorté à mettre en place des lois en conformités avec les recommandations formulées dans le document ainsi qu’avec les engagement pris par l’Algérie en vertu des droits de l’homme.
Considérant que les pratiques du pouvoir algérien sont en violation du droit des minorités, le groupe de travail estimé nécessaire d’interpeller une autre instance onusienne « compte tenu du fait que la question de l’identité ainsi que celle des droits des minorités sont au cœur de cette affaire, le Groupe de travail estime qu’il est justifié de saisir le Rapporteur spécial sur les questions relatives aux minorités » insiste cette instance.
Messaoud Leftissi a été arrêté par la police le 21 juin 2019 à Alger. Il a ensuite fait objet d’une condamnation de 6 mois de prison ferme pour port de l’emblème amazigh. Plusieurs autres activistes ont été arrêtés dans le même contexte et pour le même motif.
Pour rappel, c’est la deuxième fois en moins de 5 mois que les autorités algériennes ont été fustigées par le Groupe de Travail des Nations Unies sur la Détention Arbitraire. En juillet dernier, le GTDA a accablé l’Algérie pour une affaire d’enlèvement, torture et détention illégale à Tindouf sur un dissident du front Polisario.