Fatima Bedar est la première et plus jeune victime des manifestations du 17 octobre 1961 à Paris. Au moment des faits, elle n’avait que 15 ans.
Née le 5 août 1946 à Tichy, c’est à Stains, en Seine-Saint-Denis que la jeune fille grandit à partir de l’âge de 05 ans où elle a immigré en compagnie de sa mère en France. Son père Hocine, ancien tirailleur durant la seconde guerre mondiale, travaillait à Gaz de France alors que sa mère s’occupait du foyer.
Les autres frères et sœurs de Fatima sont nés en France. Etant l’aînée, c’était elle qui aidait sa mère dans les différentes tâches ménagères et accompagnait ses frères et sœurs dans leurs études. La jeune adolescente avait l’habitude d’accompagner son père aux réunions de la fédération de France du FLN.
Selon le témoignage de son frère Djoudi sur BRTV, le 17 octobre 1961, Fatima devait garder ses frères et sœurs alors que ses parents devaient se rendre aux manifestations. Toutefois, la native de Tichy était très engagée pour rester à la maison. C’est là qu’elle a décidé de se rendre à la marche après que ses parents soient sortis. Sa petite sœur Louisa l’a vu partir en courant.
Durant la soirée, alors que ses parents étaient revenus des manifestations, Fatima n’était, quant à elle, pas rentrée. C’est là qu’ils se sont affolés et se sont mis à sa recherche durant plusieurs jours. Selon son frère, ils sont partis voir se renseigner dans plusieurs commissariats de police mais ils étaient très mal reçus.
Le 31 octobre 1961, la police contacte Hocine Bedar. Plusieurs corps ont été retrouvés par les ouvriers chargés du nettoyage dans la 7e écluse du canal de Seine Saint-Denis dont notamment celui de sa fille.
Le 03 novembre 1961, la jeune martyre a été enterrée au cimetière de Stains jusqu’en 2006 où ses ossements ont été rapatriés à Tichy, au cimetière des martyrs.
Alors qu’à Saint-Denis, un jardin porte son nom, à ce jour, Fatima Bedar n’est pas reconnue comme martyre de la révolution par les autorités algériennes.