Tuɣalin ɣef usfugel n 20 yebrir deg ukman: Ticemmaɛin, annayen, cnawi
C’est la première fois en 40 ans que les kabyles n’ont pas pu investir les rues à l’occasion du 20 avril.. Et ce, en raison de la crise sanitaire qui secoue la Kabylie tout comme le reste du monde. Frustrés de ne pas pouvoir assumer cet engagement moral à l’égard de ceux qui ont sacrifié leurs vies pour la cause identitaire, les Kabyles n’ont pas manqué d’initiatives et d’ingéniosité pour célébrer ces événements.
Sidi Ɛic : la façade d’un bâtiment en construction ornée de bougies
A Sidi Ɛic, des dizaines de bougies ont été allumées sur un immeuble en construction, lui donnant ainsi vie grâce aux lumières des âmes des victimes du Printemps noir.
Les jeunes de cette localité se sont organisés afin de marquer l’événement à leur manière. Ces photos ont fait sensation sur les réseaux sociaux et ont inspiré plus d’un.
« Axe technicum » à Tizi Wezzu : les jeunes font vibrer le quartier avec des chansons engagées
Dans ce quartier de Tizi Wezzu, peuplé de familles issues des montagnes de Kabylie, l’événement a été commémoré avec des chansons engagées. Des chansons de Matoub, Oulahlou qui ont retenti dans ce quartier durant plusieurs heures. Un quartier où se trouve une résidence policière…
Village Ihamziyen : hommage à Kamal Irchen et aux 128 victimes
Le village Ihamziyen, connu pour son engagement pour la cause Kabyle, a tenu, malgré sa mobilisation contre la crise sanitaire en cours, à marquer le coup : une centaine de bougies allumées et des fleurs déposées sur les photos des victimes étalées sur la placette du village. Un hommage particulier a été rendu à Kamal Irchen, le martyr qui a écrit « Liberté » avec son propre sang alors qu’il agonisait.
At Ɛebbas : une petite marche nocturne organisée par la cellule de crise du village Guendouz
Dans le village de Guendouz du côté d’At Ɛebbas, les jeunes de la cellule de crise ont improvisé une petite marche nocturne. Tout en respectant la distance de sécurité, ils ont scandé les slogans habituels qui retentissent durant les marches du 20 avril.
Akbou : un AZA dessiné avec des bougies au milieu de la route
Akbou, une localité qui a perdu plusieurs de ses enfants lors du printemps noir de 2001, a également commémoré ce 19e anniversaire. Dans cette vidéo, on voit un grand Aza dessiné avec des bougies au beau milieu de la route. Comme on peut le voir sur la vidéo, une patrouille de police passant par là, a dû dévier sur le trottoir afin de ne pas heurter les bougies. La scène s’est produite sous les yeux amusés des présents.
Chants face à la montage
Deux vidéos de deux individus qui chantent, de toute leur voix, deux chefs d’œuvre d’Oulahlou en hommage aux victimes du Printemps noir. Seuls face à la montagne, chantant à gorge déployée, cela donne des frissons :
Des actions individuelles ou en petits groupes
Des bougies ont été allumées dans la soirée du 20 Avril et des drapeaux Kabyles et Amazighs ont été brandis, aussi bien en Kabylie que chez la diaspora Kabyle. Des actions individuelles principalement ou en petits groupes, respectant les mesures de distanciation et de confinement en vigueur.
Avec un peu de chance, le 20e anniversaire du Printemps noir, l’année prochaine, sera commémoré dans de grandioses événements populaires partout en Kabylie !
