Condamnation de Said Djabelkhir : plusieurs acteurs d’Avril 80 ont réagi

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Le verdict du procès de Said Djabelkhir est tombé ce jeudi 22 avril au tribunal de Sidi M’hamed. L’islamologue a été condamné à trois ans de prison ferme assorti d’une amende de 50 000 DA. Un élan de solidarité majeur a été constaté en Kabylie. Des anonymes, des défenseurs des droits de l’homme et des acteurs politiques ont exprimé leur soutien à ce penseur.

On distingue ici quelques réactions des acteurs des évènements de 80.

« La Justice Islamique du Salut a encore frappé ! » a martelé le militant et journaliste Arezki Ait Larbi. Et de poursuivre : « Par ce verdict liberticide, la justice, instrument de répression au service du pouvoir politique, vient de franchir un nouveau pas dans la soumission et l’indignité. Au-delà du viol caractérisé des libertés d’expression, d’opinion, et de conscience, c’est une camisole qui vise à bâillonner les libertés académiques, et réduire au silence les rares esprits autonomes dans une université déjà clochardisée par l’obscurantisme et la régression »

Pour Hend Sadi, « La condamnation de Saïd Djabelkhir est un attentat à la liberté, un affront à la raison, une offense à la Soummam », il suggère que « dans l’immédiat, la mobilisation doit être totale pour la libération de tous les détenus d’opinion et pour l’annulation de la condamnation de Saïd Djabelkhir ».

Pour le président de la fondation Amirouche, Nouredine Ait Hamouda « la justice condamne l’islamologue soufiste Said Djabelkhir pour délit d’opinion au moment où elle laisse s’exprimer des intégristes et des imbéciles de tous bords ». Et de déclarer : « En l’espace de deux jours, deux racistes anti-kabyles se sont attaqués à la Kabylie. Il s’agit des sieurs Abdelouahab Benzaïm, sénateur de son état qui insulte la Kabylie en se prévalant de la protection des hautes autorités, et de l’autre dévergondé réfugiée à Londres qui appelle, rien que ça, à exterminer les militants pacifiques de Kabylie ».

L’écrivain et médecin Amar Mezdad a quant à lui posté ceci : « Le Système est toujours englué dans la pensée médiévale et il est incapable d’en sortir. La preuve : la condamnation de Djabelkhir ».

Dans un post succinct, Said Sadi a apporté son soutien à l’islamologue : « Fraternelle solidarité avec Saïd Djabelkhir producteur intellectuel libre et courageux dans une université aliénée par les archaïsmes de la pensée unique ».

« En moins d’une semaine, le rouleau compresseur du fascisme arabo-musulman (version algérienne) s’est déployé dans toute sa férocité » a constaté Said Doumane, qui liste quelques évènements en lien avec l’actualité pour argumenter ses propos :

  • A Bgayet une femme-entrepreneure est menacée de fermer son salon de thé sur injonction d’un imam d’une mosquée.
  • A Tamanrasset un journaliste (Rabah Karèche, correspondant du journal Liberté) est jeté en prison pour ses écrits et reportages.
  • A Londres, un raciste d’origine algérienne, S. Bensdira, appelle à gazer les Kabyles militants et sympathisant du MAK.
  • A Alger le chercheur et islamologue Saïd Djabelkhir est condamné à trois ans de prison pour délit de pensée critique