Lors de l’émission « Timlilit » diffusée ce mercredi 19 mai, Hamou Merzouk a invité le président du RCD, Mohcine Belabbas, qui s’est exprimé sur la la décision du Haut conseil de sécurité algérien de classer le MAK comme étant une organisation terroriste.
« Qui pourrait les croire ? Parce que le régime algérien, du moins, ceux qui sont au pouvoir actuellement, ont perdu la boussole, ils paniquent, ils signent leur échec dans la gestion de cette crise », a déclaré d’emblée le leader du RCD avant d’enchainer : « Toutes les décisions qu’ils ont pris sont illégales. Il faut savoir que partout dans le monde, l’Etat doit respecter la loi. Je ne peux pas décréter, sous prétexte que je suis au pouvoir, que telle organisation est terroriste si je n’ai pas respecté la loi »
Mohcine Belabbas a alors expliqué son point de vue : « J’ai vu un certain nombre de juristes et constitutionalistes dire que le haut conseil à la sécurité n’a pas le droit de prendre des décisions. C’est ce qui est prévu dans la constitution, mais il peut conseiller le chef de l’Etat ». Et de poursuivre : « Il y a une polémique dans l’opinion publique qui se demande pourquoi le chef de l’Etat n’a pas assumé une telle décision. Il aurait pu l’assumer en disant que telle ou telle organisation est une organisation terroriste parce que constitutionnellement, le conseil de sécurité ne peut que conseiller. C’est un organe consultatif ».
Le président du RCD estime que pour qu’il y ait une telle classification, il faudrait qu’auparavant, des décisions de justice soient prise à l’encontre des membres des organisations considérées comme « terroristes ». Il n’exclut pas que son parti soit ainsi considéré comme une organisation terroriste.
« Lorsqu’on a été interpellés, ils ont demandé à Atmane Mazouz quelles relations avions-nous avec les grandes puissances internationales. Donc ils sont en train de construire un scénario contre le RCD », estime l’ancien député de l’APN ayant fait l’objet d’une levée d’immunité. Et d’alerter : « Je pense qu’il ne faut pas se taire », en assurant qu’après le MAK, d’autres organisations politiques opposantes au régime peuvent se voir classer dans « Organisations terroristes ».
Enfin, Mohcine Belabas estime que « parler des militants du MAK et dire que ce sont des terroristes est une dérive très grave ». Selon lui, il y a actuellement une crise et que pour ce genre de crise, la solution ne peut être que politique. « Mais nous sommes face à des dirigeants incompétents » regrette-il.