La conférence que devait animer maître Kader Houali, ce samedi 19 juin, au centre culturel de Tichy (Vgayet) portant sur l’impact de l’instrumentalisation de la justice sur les droits de l’homme en Kabylie a été empêchée par les autorités algériennes.
Selon l’agence de presse Siwel, la conférence a été interdite par la mairie de Tichy sous la pression de la daïra et de la police algérienne. « Le pouvoir récidive dans ses manœuvres, sa politique de musellement et de bâillonnement de la société » dénonce l’association Asaki de Tichy, initiatrice de l’événement.
« Le café littéraire reste déterminé à continuer son combat pour l’éveil des consciences et la promotion de la culture » assure l’association dans son communiqué. Et de lancer : « les forces démocratiques, la société civile, d’une manière générale, sont appelées à se concerter et à réagir face à cette montée de violence et de répression inédites ».
A noter paradoxalement, depuis la veille de cette conférence, l’avocat n’arrive plus à accéder à sa page Facebook : « le compte et la page Facebook de Kader Houali ainsi que sa messagerie sont bloquée suite à un signal« , a précisé son confrère Me Dekkal Sofiane.ss Cette page sert à Me Houali comme support de communication auprès du grand public et des médias sur ses dossiers.
Réactions et soutiens
L’interdiction de cette conférence a suscité de vives réactions de la part d’observateurs. « Cet acte est très grave et la société ne devra pas rester silencieuse » a martelé le journaliste et activiste, Kader Sadji.
Dans une lettre adressée à l’association Asaki, l’écrivain Allas di Tlelli a tenu à dénoncer cette interdiction qu’il juge « inadmissible ». « Quand on ose jouer avec le feu en assimilant un mouvement éminemment pacifique au terrorisme pour justifier des violations des droits humains à une échelle inédite et des rafles comme au temps du nazisme, il faut s’attendre à tout, vraiment à tout, c’est-à-dire au pire » a-t-il écrit.
Et d’ajouter : « Empêcher une conférence au moment où les simulacres de procès se suivent et se ressemblent, les emprisonnements arbitraires se multiplient et les convocations pleuvent sur nos paisibles militants… c’est cela le terrorisme ». L’écrivain préconise de « convoquer l’aɛnaya en appelant à des rassemblements pour encadrer chaque conférence ». Il estime que « le rapport de force pourrait se jouer à ce niveau-là ».