Maitre Bessalem sur la justice alérienne : « le simple fait de critiquer « l’islamisme » est passible d’un mandat de dépôt »

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L’avocat au barreau de Tizi Ouzou, Athmane Bessalem, a fait de graves révélations concernant un dossier d’enquête judiciaire à travers un post publié, ce vendredi 02 juillet, sur sa page Facebook.

« J’ai trouvé dans un dossier d’enquête judiciaire, que le simple fait de critiquer les appels à boire la pisse de chameau est un crime passible d’un mandat de dépôt » a-t-il écrit. Un fait ahurissant mais de loin le plus surprenant dans ces révélations. En effet, il a également déclaré avoir « trouvé dans le même dossier, que le simple fait de critiquer le mariage des mineurs est un autre crime condamnable ».

Visiblement, la liberté d’expression est devenue une notion utopique en Algérie au vu du contenu du dossier de l’enquête judiciaire dont Me Bessalem n’a révélé l’identité de l’accusé mais qui laisse supposer qu’il s’agit de l’affaire des citoyens du village Ath Abdelmoumene accusés entre autres, d’offense à la religion musulmane et à son prophète. Une affaire qui a été largement relayée par les médias algériens.

« Plus grave encore, le simple fait de critiquer « l’islamisme » (je dis bien l’islamisme) est considéré comme un appel à la haine et c’est une atteinte à la religion, condamné par l’article 144 bis 2 du code pénal » a déclaré l’avocat au barreau de Tizi Wezzu. Il s’agit d’un article évoqué dans plusieurs affaires dont celle de l’islamologue Said Djabelkhir.

Plus loin encore, Me Athmane Bessalem révèle qu’il a trouvé dans le même dossier que « le simple fait de critiquer l’idée qui dit que l’arabe est la langue du paradis est un appel à la haine qui doit être sévèrement condamné par la loi » et assure qu’ « il y a plus grave que ça ». Pourtant, l’Algérie, est bien signataire de conventions et de traités internationaux garantissant la liberté de croyance, de culte et d’opinion.

En évoquant, dans un autre post, l’arrestation de Hamou Boumedine, Bouaziz Ait Chebib, Boussad Becha, Hocine Azem et Belaid Amar Khodja, Me Bessalem a assuré, que leur dossier de quatre volumes a été « confectionné » et ne contient « aucun élément condamnable ». « Aucun élément ne lie les cinq inculpés à une quelconque activité non-conforme à la loi, la seule chose que je peux dire sur leur dossier, c’est qu’il a l’air d’être confectionné par DAECHE ou par le GIA; des conclusions d’obédiences islamistes radicales où le simple fait de parler d’islamisme est considéré comme une atteinte à la religion » a -t-il déclaré. Et de poursuivre : « Je n’aurai pas écrit cela si l’ENTV n’avait pas violé la présomption d’innocence dans ce dossier de la honte »