Le décès de Mohand Ouali Kezzar a ébranlé le milieu artistique kabyle : témoignages

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La Covid-19 fait des ravages en Kabylie et malheureusement, elle a emporté l’une de ses étoiles les plus discrets mais aussi l’une des plus brillante dans le monde artistique. Il s’agit de Mohand Ouali Kezzar, ancien membre du groupe Imazighen Imula, virtuose de la guitare mais aussi grand chanteur. Sa triste disparition survenue le 20 juillet a suscité l’émoi de ceux qui l’ont côtoyé.

« Mohand Ouali, comme on aime l’appeler dans notre région, un chanteur et guitariste talentueux qui a bercé notre jeunesse, l’un des vecteurs de la chanson moderne Kabyle, ses compositions musicales sont en parfaite harmonie avec les textes décomplexés et intellectualisés composés par son frère Ameziane » s’ému l’artiste peintre Lyazid Chikidene. Son frère, le chanteur Zayene a également réagi en postant un message succinct sur lequel on peut lire : « Un artiste qui disparaît c’est de la poésie et du rêve qui s’en vont. L’important est de ne surtout pas l’oublier ».

« La Kabylie perd en toi un grand artiste. Tu nous laisses ta voix, ta belle poésie et tes mélodies. Une lueur qui disparait brille dans le ciel » a réagi l’actrice et poétesse Hadjira Oubachir. Le militant Masin Ferkal se dit « très affecté » par cette grande perte. « Modeste, Muḥend Weɛli est un des grands artistes que la Kabylie a connus » assure-t-il. Des propos auxquels se joignent ceux du chanteur Saidinas qui quant à lui le voit comme « un artiste talentueux et discret ».

« Avant d’être un artiste pur et talentueux, il était un homme humble et intègre. Un ami propre et engagé. Une gentillesse qui circulait paisiblement sur la terre. Il générait l’espoir et une énergie positive rare à chaque fois que l’on le rencontre ne serait-ce pour 2 minutes » témoigne le chanteur Amrane Allili. Et de poursuivre : « Je garde de toi les meilleurs souvenirs tant à la radio comme à l’extérieur. Même si les mots sont impuissants face à de telles situations, j’essaie de me dire et dire courage à ses proches ainsi qu’à toute la famille artistique. Notre chère kabylie et notre culture perd encore une pièce qui a érigé notre combat ».

« L’annonce de son départ vient de tomber comme un couperet. L’émotion me submerge et me laisse sans voix. J’aurais aimé sangloter pour dégager ma douleur. C’est tellement insupportable ! La fureur de la Covid-19 l’a, lui aussi, emporté alors qu’il ne fréquentait pas les foules » se désole Ferhat Mehenni, son ancien compagnon dans le groupe Imazighen Imula. Et d’ajouter : « La chanson était sa passion. C’était un virtuose de la guitare et il était l’un des rares de sa génération à maîtriser son instrument, aussi bien au solo qu’à l’accompagnement ».

« Mohand Ouali, kečč d win inecraḥen yal tikkelt, d win isεan ameslay usirem anda allay)-ik yeččur d tamusni. Awal fell-ak ɣezzif imi yal timlilit yid-k d tin yegwten imi kečč n taddart n Maraghna nekk n Mzegen, deg ilulen umalu, akal yiwen, izuran d win yezdin. Acḥal n tikkal i nemlal ama di taddart-ik neɣ di taddart-iw. Ameslay yidek d win tala usirem ghef yal tamsalt yeččuren s tẓuri » se remémore l’universitaire Boussad Berrichi.