Abdou Semmar sur la solidarité contre la crise sanitaire : « la Kabylie fait peur au pouvoir algérien »

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Dans un direct diffusé sur la page du média Algérie Part le 07 août dernier, le rédacteur en chef, Abdou Semmar, est revenu sur la récente décision de l’Etat algérien de prendre le monopole des dons. Il assure que le pouvoir veut briser l’élan de solidarité par peur de la Kabylie.

En effet, pour le journaliste en exil, le régime algérien craint que l’élan de solidarité qu’a connu la Kabylie ne se transforme en prise de conscience politique. « La Kabylie leur fait peur. Je ne suis pas en train de privilégier la Kabylie au détriment des autres régions. Je suis profondément algérien mais ce que nous avons vu en Kabylie, c’est que des millions d’euros ont été réunis grâce à la diaspora, des ambulances médicalisées et des générateurs ont été acquis et des villages kabyles se sont organisés pour faire l’auotoconfinement » constate-il

Et de poursuivre : « Nous avons vu une société civile qui s’est autogérée, autoorganisée et autodirigée sans dirigeants politiques. Voici ce qui les (les décideurs algériens) a dérangés ».

Abdou Semmar a fait le parallèle entre les actions du pouvoir algérien et celles du patron de la Laiterie Soummam lors de la pandémie. « Hadj Hamitouche a offert, à lui seul, 22 stations d’oxygène qui seront distribuées dans plusieurs wilayas ». Et d’ajouter : « Un simple acteur privé va ramener 22 stations d’oxygène alors que l’ensemble de l’Etat algérien ne va en acheter que 10 ».

Bien que Abdou semmar ne prend comme exemple que la Kabylie, il assure que la société algérienne également a su s’organiser en citant notamment l’exemple de Batna et d’Oum El Bouaghi. Toutefois, il assure que c’est bien la Kabylie qui dérange le pouvoir algérien.

« Je ne travaille pas pour une région »

Dans un entretien accordé à Shihabpresse, l’ambassadeur d’Algérien en France, Mohamed Antar Daoud a déclaré : « je ne travaille pas pour une région précise », en réponse à la colère manifestée en Kabylie suite à l’annonce de la réquisition des dons par l’Etat algérien.

Il assure que concernant la distribution des dons, « Cela relève de la responsabilité du ministère de la Santé ». « Une personne ne peut pas dire j’envoie 20 ou 30 concentrateurs vers une région bien précise » a-t-il déclaré. Et de conclure : « S’il y a des gens qui ont les moyens d’acheter des concentrateurs, de les transporter eux même, et de les distribuer dans leurs villages ou dans leurs communes, qu’ils le fassent. L’État ne les en empêche pas ».