Le journal français Libération a publié le 26 août, un reportage sur la Kabylie à l’approche de l’élection présidentielle algérienne prévue pour le 7 septembre, suscitant une vive réaction de la part de certains médias algériens.
Dans cet article intitulé « Présidentielle algérienne : en Kabylie, «le pouvoir ne se souvient de nous que lorsqu’il a besoin de nos voix»« , la journaliste Khadija Bouzid, envoyée spéciale du célèbre journal français, dépeint une Kabylie marginalisée et désillusionnée face aux tentatives du gouvernement d’Alger de séduire ses électeurs par des promesses de développement et de réconciliation. “Pour les habitants de la région, voter n’est pas seulement un acte politique, mais aussi une question de défiance ou de soumission. Pour l’instant la plupart observent avec méfiance l’offre de réconciliation venue d’Alger”, écrit notamment la rédactrice qui a également évoqué la répression, citant le cas de Mira Moknache.
Ce reportage n’a pas été du goût de la rédaction de Cresus DZ, un quotidien algérien qui existe depuis plusieurs années et qui est autorisé dans les librairies en Algérie. En effet, celui-ci y a vu un soutien aux indépendantistes Kabyles dans un article à la Une du journal : « le quotidien Libération, que l’on croyait pourtant crédible, nous sort encore une fois le séparatisme et le régionalisme que certains politiques français assument à outrance« , s’est-il emporté avant de poursuivre plus loin : « Que les Français et autres se mettent une bonne fois pour toutes, que l’Algérie demeure unie et indivisible« .
Ainsi donc le simple fait que le Journal Libération parle de la Kabylie et de son rejet des élections algériennes est vu comme du soutien aux indépendantistes Kabyles. Le journal, vendu 20DA et dont le directeur de publication est un certain Samir Méhala, a terminé son plaidoyer en traitant les militants Kabylistes de « bande de collabo, animés par des agendas coloniaux caduques« .
Dans son édition du 24 aout dernier, on pouvait lire en gros titre sur la Une de ce journal : « Quand la stabilité de l’Algérie dérange les médias français« , rien que cela.
