Slimane Bouhafs, un chrétien converti, militant kabyliste et défenseur de la liberté de culte, a été libéré aujourd’hui, 1 septembre, de la prison de Chlef après plus de trois ans d’incarcération a rapporté le journaliste Meziane Abane en citant sa famille comme source. C’est la deuxième bonne nouvelle de la journée après la libération de Kamira Nait Sid.
Bouhafs avait été arrêté et extradé de manière illégal de Tunisie vers l’Algérie le 25 août 2021, suscitant une vague de critiques de la part des organisations internationales et locales.
Disparu de son domicile en Tunisie en 2021, le militant avait été remis aux autorités algériennes malgré son statut de réfugié politique reconnu par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), et subit des traitements inhumains et dégradants pendant son extradition selon un rapport de Human Rights Watch.
Slimane Bouhafs a été condamné à 3 ans de prison ferme et une amende de 100.000 DT, confirmé par son procès en appel le 18 Juillet 2023. “ Slimane Bouhafs avait obtenu le statut de réfugié en Tunisie en 2020. Il a pourtant été enlevé à son domicile à Tunis et jugé pour terrorisme” a déclaré Amnesty International. “ Non seulement les accusation portées contre Slimane Bouhafs sont fausse, mais l’ensemble de son procès est illégale au regards du droit international relatif aux droits humains” a ajouté l’organisation dans son rapport du 29 août 2023.
“ Après avoir purgé deux ans d’une peine d’emprisonnement injuste en Algérie, Slimane Bouhafs s’est rendu en Tunisie pour se mettre en sécurité, mais il semble qu’il n’était pas suffisamment loin pour se tenir hors de la portée du gouvernement algérien” a déclaré la directrice adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du nord à Amnesty international, Amna Guellali. Pour rappel, slimane Bouhafs a été arrêté, le 31 Juillet 2016, et condamné le 6 septembre de la même année à 3 ans de prison pour “ insulte au prophète” et “ dénigrement des principes et préceptes de l’islam”. Il a bénéficié d’une grâce présidentielle et a été libéré le 1er avril 2018, et ainsi, parti trouver refuge en Tunisie
Quant a Human rights watch, dans son rapport du 26 Septembre 2022, elle a déclaré que “Slimane Bouhafs vivait en Tunisie en tant que réfugié. Après avoir « disparu » pendant plusieurs jours, il est réapparu en détention aux mains de la police algérienne, dans des circonstances peu claires. Les autorités tunisiennes devraient enquêter sur ce qui semble avoir été son enlèvement et son retour forcé en Algérie, et amener les responsables présumés à rendre des comptes” .
En effet, Slimane Bouhafs et Kamira Nait Sid ont été jugés dans la même affaire, tous les deux condamnés à 3 ans de prison dans leur procès en appel et ont quitté la prison de Chlef et Koléa, ce matin.