Lors d’un meeting dans le cadre de sa « Caravane Algérie une et indivisible« , Mustapha Mazouzi a été filmé s’adressant à une seule personne, le cameraman. En effet, un plan large du passant qui a filmé la scène, qui se serait passée à At Dwala, montrait l’absence de toute assistance. Dans cette courte vidéo, on peut voir Mazouzi, avec des banderoles à côté et une écharpe aux couleurs du drapeau algérien autour du cou, discourir avec enthousiasme et les bras agités. Le fait qu’il soit ainsi complètement ignoré par les passants et les voitures ne semblait pas le perturber.
Nous avons d’ailleurs cherché à avoir plus d’information sur ce meeting (confirmer que c’était bien à At Dwala, avoir la date), mais l’auteur semble avoir décidé de ne pas rendre public cet échec cuisant de celui qui a fait de la propagande anti-MAK son crédo.
Nous avons néanmoins retrouvé la vidéo d’un autre meeting, organisé à Mirabeau (Draa Ben Khedda). Pas d’une dizaine de personnes étaient présents. Mazouzi s’est alors attaqué avec véhémence au Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), ainsi qu’à plusieurs figures de la Kabylie. Il a notamment demandé aux kabyles “s’ils sont des hommes” d’appeler à la « dissolution immédiate et sans condition » du MAK, tout en tenant des propos élogieux envers le président Algérien Abdelmadjid Tebboune, affirmant : « Tebboune a sauvé la Kabylie », et ajoutant : « Celui qui vote Tebboune n’est pas un Harki. »
Se présentant comme un « courageux » dans cette campagne, il s’est opposé à la libération des « détenus d’opinion« , affirmant que ces derniers « n’existent pas » et que ceux qui ont assassiné Djamel Ben Ismail sont « des makistes ». « Je les connais« , a-t-il juré. Dans ses déclarations, Mazouzi a appelé à combattre le MAK, qu’il accuse de « ruiner la Kabylie« , tout en incitant au vote en faveur de Tebboune. « Le pouvoir doit être centralisé« , scandait-il visiblement en colère.
Mazouzi a eu de nombreux propos abjects au sujet de Ferhat Mehenni en déclarant notamment : « Si son père, décédé, revenait à la vie, il l’aurait égorgé. » Il a également affirmé que, bien que « nous soyons dans une démocratie« , revendiquer l’indépendance n’est pas « une opinion, mais une trahison« , appelant ainsi à l’éradication du MAK et de ses partisans.
Tout au long de son discours à Mirabeau (Draa Ben Khedda, DBK), Mazouzi a utilisé des termes grossiers et insultants tels que « Âne« , « Chien« , « Arraw N Lahram« , et « Iheqqaren« , s’adressant directement aux Kabyles. Sans parler des propos sexistes tels que : « Il n’y a personne pour surveiller les femmes« , comme si celles-ci étaient des mineures ou pire, des animaux.
En évoquant la JSK, ce dernier déclare dans un aveux d’implication dans des faits de corruption : “J’ai contribué pour que la jsk ait aujourd’hui une société” et a poursuivi : “Nekcem di Lahram pour sauver la JSK, j’ai contribué, que Allah me pardonne”.
Enfin, plusieurs passants, exaspérés par l’événement, ont demandé à Mazouzi de libérer la route qu’il avait barrée pour son dit meeting à Draa Ben Khedda, montrant ainsi le peu d’enthousiasme suscité par sa campagne aussi bien à DBK et qu’à At Douala.