La Kabylie a largement boycotté les élections présidentielles anticipées organisées par l’Algérie ce 07 septembre, selon Ferhat Mehenni, leader du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) et président de l’Anavad, le gouvernement kabyle en exil. Dans une série de tweets, Mehenni a affirmé que le taux de participation en Kabylie n’avait pas dépassé 0,8 % à 17h le jour du scrutin, malgré les « moyens colossaux » mobilisés par le gouvernement algérien pour tenter d’attirer les électeurs kabyles. Il s’agit, selon lui, d’une démonstration éclatante de l’unité et de la volonté du peuple kabyle de se tourner vers l’autodétermination, comme en témoigne l’avis juridique rendu le 4 septembre 2024 par deux cabinets d’avocats londoniens, qui soutiennent la légitimité de la Kabylie à décider de son avenir souverain.
Mehenni accuse également les autorités algériennes d’avoir envisagé de falsifier les résultats en gonflant artificiellement le taux de participation. Aujourd’hui, 08 septembre, il a dénoncé dans un second tweet le fait que l’Algérie ait relevé ce taux à 9 % pour tenter de dissimuler l’échec du scrutin en Kabylie. Le président de l’Anavad estime que cette tentative de manipulation vise à affaiblir le MAK et à faire croire que la Kabylie n’adhère plus à son projet d’indépendance. Il annonce par ailleurs qu’il commentera ces résultats lors d’une intervention sur plusieurs médias kabyles à 20h (heure locale), notamment sur Taqvaylit-TV et Siwel.
Cette élection, qualifiée de « coloniale » par Mehenni, s’inscrit dans un contexte de tension entre la Kabylie et le pouvoir central algérien. Le boycott massif des urnes constitue, selon les observateurs, un acte fort de résistance pacifique contre la politique d’Alger, marquant un nouveau pas dans la quête de reconnaissance internationale pour la cause kabyle.
