L’opération « Zéro votes« , marquée par un boycott massif des élections en Kabylie, a été mise en exergue par le Congrès Mondial Amazigh (CMA), qui y voit une démonstration claire du rejet de la politique d’Alger. À la suite de ce succès, le CMA a adressé une lettre ouverte, le 12 Septembre 2024, au président Algérien, Abdelmadjid Tebboune, l’appelant à entamer un dialogue avec des représentants kabyles désignés par « les Kabyles eux-mêmes ». Le CMA, qui dénonce un climat de répression et de surveillance permanente en Kabylie, a réaffirmé sa volonté d’un avenir basé sur la « paix et la justice ».
« Vous avez ordonné la criminalisation même du mot Kabyle et mis en prison les Kabyles par centaines », a rappelé l’ONG, soulignant l’importance de cette mobilisation massive qui traduit « courageusement et sans ambiguïté, le rejet catégorique » du régime algérien. Le CMA appelle ainsi Tebboune à un changement politique radical : « Vous ne pouvez pas continuer dans cette voie aventureuse et porteuse de périls », avertit l’organisation, tout en rappelant que l’ONU et les ONG internationales demandent au gouvernement algérien à revoir sa position.
Dans cette lettre, le CMA présente plusieurs exigences pour ouvrir la voie à des discussions, dont la libération des détenus politiques, l’abandon des poursuites pour délit d’opinion, l’abolition de l’article 87 bis du code pénal et la garantie des libertés fondamentales. Le CMA insiste enfin sur le fait que ce dialogue doit se tenir en Kabylie, sous la surveillance d’observateurs internationaux mandatés par les Nations Unies.
