Suite à l’annonce, hier 28 octobre dernier, de la suspension des ventes dédicaces par la Librairie Cheikh, l’une des plus grandes de Tizi-Ouzou et des rares à pouvoir accueillir encore des conférences-débats littéraires, les auteurs kabyles ont vivement réagi. Tout en exprimant leur regret, ils ont tenu à remercier la librairie pour son engagement en faveur de la culture depuis des années.
Faroudja Hamchi, autrice de « Tilelli face au harcèlement scolaire« , qui a animé la dernière séance de dédicaces à la librairie le 26 octobre, a exprimé sa gratitude pour cet espace d’expression et de partage.
Le poète Fateh Agrane, auteur du recueil Vers en bandoulière, a déploré la situation, déclarant : « C’est vraiment désolant, où allons-nous dans cette dégradation continue des espaces culturels ? »
Adaoun Abdelghani, auteur de plusieurs ouvrages en kabyle dont Tuzzma n Wallagh, a également manifesté sa tristesse : « D’asehissef meqqren » a-t-il écrit.
Originaire d’I3ezzugen, l’auteur Mohand Harrache a exprimé sa profonde déception face à cette décision en affirmant : « Les mots qui remplissent les pages d’un livre ne pourront jamais être emprisonnés dans une bouteille fermée, car ils trouveront toujours la force de faire sauter le bouchon. »
Rachid Oulebsir a quant à lui salué le travail de la librairie.
La nouvelliste, poète et romancière Lynda Chouiten a également exprimé sa tristesse et souhaité « bonne continuation, malgré tout » à la Librairie Cheikh. « C’est une très triste nouvelle, mais elle ne nous fera pas oublier tout ce que la librairie a fait pour la culture », a-t-elle affirmé.
Nordine Ait Slimane, poète et dramaturge, a déclaré avec émotion : « Terrible ! Toute ma considération et gratitude à vous tous. »
Dans un post, l’écrivain de Tuviret (Bouira), Slimane Saadoune, a salué l’engagement de la librairie en faveur du livre et décrit cette décision comme un « nouveau coup porté à la littérature ». « La Librairie Cheikh est plus qu’une librairie », a-t-il déclaré.
D’autres auteurs, poètes, avocats et amateurs de livres ont également dénoncé « les pressions exercées » derrière cette décision et ont exprimé leur gratitude pour le travail de la Librairie Cheikh, devenue un pilier de la scène littéraire kabyle.