Itterra tudert i tewlafin tiqbuṛin n Paris d tmurt Taqbaylit (yerna igarrez)
Face à son PC, une souris entre les mains, Idir Mezieche réalise des merveilles.
Partant de photos de Paris et de la Kabylie qui ont plus d’un siècle, le fils de Lemsella à Illulen Umalu{Illoula Oumalou} replonge dans ce passé de « la Kabylie profonde » pour ressortir les couleurs cachées dernière les noir et blanc, redessiner les traits des personnages délavées et même pour reconstituer des parties du cliché totalement effacées.
Ainsi sur des photos très anciennes où on reconnait à peine les maisons, les animaux, les arbres et les objets, Idir nous livre une oeuvre numérique aux couleurs éclatantes et à la lumière et au contraste sublimés. D’un coup de main, ce qui est très vieux ne l’est plus tellement.
En région parisienne depuis 1991, Idir Mezieche a toujours été un passionné de graphisme et de peinture. Quelques unes des fresques qu’il avait réalisé à son adolescence existent toujours dans son village natal.
Avec les années, et grâce aux outils du numérique, il a perfectionné sa technique : « retrouver la couleur des objets et des paysages, cela ne me pose pas beaucoup de soucis, contrairement à la couleur des vêtements car je ne connais pas les vêtements de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle » nous a-t-il confié avant de poursuivre « je commence par imaginer une ancienne photo dans son élément. J’essaye de dégager une vue globale de ce que je veux en faire et de la mémoriser. Ensuite, avec le logiciel de traitement, je manipule les outils à main levée comme on ferait physiquement pour une peinture. C’est très manuel ! brosse, palette de couleurs, doigt pour étaler, etc. Ensuite je passe aux réglages de courbes, de niveaux, le contraste, la lumière. Tout cela en haute résolution. Des opérations délicates et subtiles mais le résultat en vaut la peine » nous a-t-il assuré.
S’il le fait, c’est que pour lui ces photos sont pleines de mystères et il voit cela comme un voyage dans le temps où il perçoit les éléments, même ceux qu’il n’a pas connu, dans leur infime détail. Il fait cela également pour préparer une exposition comprenant une 50aine de photos de Paris et une 20aine de la Kabylie. Bon vent l’artiste !
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