Le réalisateur Bachir Draïs : « nous aurions aimé avoir un Ferhat Mehenni dans le Hirak »

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Dans un post publié, durant la soirée du 11 juillet, depuis son compte Facebook personnel, Bachir Draïs a regretté l’absence d’un homme comme Ferhat Mehenni dans le Hirak Algérien tout en lui rendant hommage.

« La scène politique algérienne a perdu un grand homme, un vrai militant, complet, sincère et incorruptible. Nous aurions aimé avoir un Ferhat Mehenni dans le Hirak pour une 2 eme république. Nous sommes tristes » a-regretté le réalisateur du film « Ben M’hidi ».

Le natif de Lexḍariya {Lekhadharia} a introduit son post en pointant du doigts ceux qui « pour se donner l’impression d’être plus nationalistes que les nationalistes, se sentent obligés de s’attaquer à Ferhat Mehenni », tout en rappelant que le leader du MAK-Anavad « n’a tué personne, n’a appelé à une quelconque violence et il n’a insulté aucun algérien ni manqué de respect à quiconque ».

Il n’a pas manqué de rappeler ce que Ferhat Mehenni a donné pour l’Algérie : « il a milité pendant 30 ans en tant qu’algérien, il a sacrifié sa carrière pour la défense de l’identité et la culture berbère dans le cadre d’une Algérie unie et indivisible. Ce combat pourtant pacifique et légitime, lui a coûté 12 emprisonnements. Il a fait le tour de toutes les prisons algériennes pendant ces périodes, Ferhat n’a eu aucun soutien ou très très peu des autres intellectuels des régions arabophones » a-t-il témoigné.

Bachir Draïs a expliqué les raisons, qui selon lui, ont poussé président de l’Anavad à créer le MAK : « Déception sur déceptions et en jugeant que la kabylie qui a joué pendant longtemps la solidarité nationale […] il s’est retrouvé à l’étranger sans passeport. Les autorités algériennes ont refusé de lui renouveler ses papiers. Ferhat Mehenni a opté pour une autre stratégie plus radicale et séparatiste en créant le M.A.K » a-t-il expliqué avant de préciser : « ce projet, beaucoup d’entre nous, appelés algérianistes, n’y adhère pas. »

Comprenant à son actif une dizaine de films, le réalisateur a appelé au respect de ce militant des causes justes, et ce malgré les divergences qu’il peut y avoir : « nous ne partageons pas le projet politique de Ferhat Mehenni mais nous devons respecter l’homme » a-t-il martelé.