Timenɣiwt n tlawin : Racid tṛuḥ-as yemma-s asmi yesɛa 5 iseggasen
Dans cette interview, Rachid Lamara raconte son histoire. L’histoire d’une famille brisée et d’une enfance tourmentée à cause d’un père meurtrier. En effet, la mère de Rachid, Dahbia, a été victime d’un féminicide. Elle a été tuée par son propre mari avec 44 coups de couteau.
Les faits ont eu lieu à Nice, en France, en 1982. Dahbia a laissé derrière elle 4 garçons dont un adulte, un adolescent et deux enfants. Des orphelins qui ont été rapatriés au village, en Kabylie, où ils ont été pris en charge par leur grand-mère et une tente aveugle.
Rachid, qui avait 5 ans à l’époque, expose alors, avec beaucoup d’émotion, les conséquences d’une telle tragédie sur les enfants : un quotidien noyé dans la pauvreté, la misère et le traumatisme.
Suite à ce témoignage très courageux sur ce sujet tabou, Rachid, âgé de 42 ans aujourd’hui, a tenu à faire passer son message. Il est revenu sur l’expression de « être un homme », dans la société Kabyle notamment. Pour Rachid, « il n’y a rien d’Homme » à être dur et violent vis-à-vis de sa femme.
Rachid s’est adressé directement à ces hommes qui n’arrivent pas à sortir de la violence : « partez et laissez vos femmes et vos enfants tranquilles ! ».
Par ailleurs, cet homme marié et père de 2 enfants, dit être pour « une femme libre » et encourage les femmes à se révolter contre ce genre d’injustices.