Village Azrou : mobilisation quotidienne « contre une épidémie sans vaccin » (témoignage)

Taddert Azṛu: Tiwizi yall ass mgal anfafad ur nesɛi acṛaḍ (tanagit)

27 mars 2020 , La Redac

Durant cette crise sanitaire, VAVA innova ouvre ses colonnes aux villages et quartiers Kabyles pour témoigner. Contactez-nous

A un peu plus de 70 km au Sud-Est de Tizi-Ouzou se trouve la commune d’Illilten. Cette dernière se compose de 11 villages. Parmi ces derniers, le mien, le village Azrou. Un petit village qui avoisine un millier d’habitants actuellement. En français, « Azrou » veut dire « Pierre ». Cette appellation lui a été donnée par rapport à la quantité de pierres qu’il contient.

Ses habitants se retrouvent tous les soirs après le travail à »tajmaat » pour débattre de l’actualité et discuter des difficultés qui entravent leur quotidien.

Et comme vous le savez tous, le sujet incontournable de ces derniers jours est la fameuse pandémie du coronavirus. Mes concitoyens se sont mobilisés pour créer une cellule de crise afin de sensibiliser toutes les catégories de la société, petits soient-il ou vieux, afin de se confiner à la maison. Cette première mesure d’urgence minimise la propagation de cette sérieuse épidémie sans vaccin et remède pour le moment. D’autres mesures ont été prises et qui sont :

Sensibiliser les citoyens par affichage et par le porte à porte au confinement et sur l’importance du respect des mesures d’hygiène.
Fermeture de la rentrée de « Ighilen » et de ne laisser que celle d’Elhad sous surveillance d’une équipe pour désinfecter les véhicules entrants au sein du village.
Pas de visite d’étrangers au village durant la période de confinement, sauf nécessité.
Mise à la disposition de nos concitoyens, des numéros d’urgence à appeler pour signaler tout cas suspect ou toute autre urgence médicale.
Restriction des mouvements de nos concitoyens. Les seules sorties autorisées sont pour faire les courses, aller au travail ou aller chez le médecin.
En cas de décès, des mesures particulières sont également prévues.

Mes concitoyens, comme tous les citoyens des villages kabyles, ne comptent que sur leur solidarité pour surmonter chaque crise qui entrave leur quotidien. Vu que notre pays en général, et notre région en particulier, manquent de moyens, nous avons jugé que « prévenir nous évitera de mourir ! ».