Muḥemmed Sifawi: "imeɣnasen n timunent Taqbaylit d iɛdawen ucmiten i ilaq ad nerr deg yidis"
Le journaliste franco-algérien Mohamed Sifaoui, n’a pas mâché ses mots contre les souverainistes Kabyles qu’il a qualifié de « aventuriers extrémistes » et « d’hystériques », dans un post publié sur Facebook, ce 23 avril 2020.
L’écrivain, originaire de Kouba, dans la capitale algérienne, a usé de mots très durs à l’égard de la revendication pour l’indépendance de la Kabylie : « il n’y a pas aujourd’hui meilleurs alliés du régime algérien que les porteurs de cette idée farfelue, ces aventuriers extrémistes qui portent dans leur discours des mécaniques d’exclusion, de repli sur soi et, parfois de haine de l’autre et de rejet », a-t-il martelé avant d’enchaîner : « Ils reproduisent – pour beaucoup d’entre eux – des réflexes et des attitudes qui leur ont été opposés par les tenants de l’islamisme et de l’arabisme. Ce sont des antagonismes toxiques qu’il faut marginaliser, ils sont dangereux pour l’aspiration portée par une majorité d’Algériens ».
Mohamed Sifaoui a expliqué que les « séparatistes kabyles ne sont pas les bienvenus »sur sa page Facebook, sur laquelle « il supprime systématiquement » toute opinion en faveur de l’indépendance de la Kabylie et bloque les auteurs, a-t-il précisé.
Des réactions bien plus instructives que les propos violents de Sifaoui
Les réactions au post virulent de Mohammed Sifaoui. Tiniri a explique que : « La Kabylie n’a plus le souffle pour prendre une Algérie agonisante sur son dos ».
Le scientifique Muḥend Belqasem Abetṛun, connu pour son travail de traduction de plusieurs plateformes numériques en langue Kabyle a quant à lui rappelé « que cela ne regarde que la Kabylie. C’est aux Kabyles de voir ce qui les arrangent. Quand les Algériens voulaient leur indépendance, ils n’ont pas sollicité l’avis des Français. »
Yacine a fait remarquer à Mohamed Sifaoui qu’il doit aussi « dire aux Catalans, aux Québécois, aux Écossais, aux Kurdes, que vous n’êtes pas les bienvenus sur ma page », rappelant ainsi que la Kabylie n’est pas la seule région dans le monde à avoir une forte revendication d’indépendance.
Pour Aldjia « quand je vois toute cette médiocrité, ignorance et extrémisme religieux qui règnent dans beaucoup de villes algériennes […] moi j’opte pour pour l’indépendance cette belle Kabylie avant qu’elle soit gangrenée par tout ces fléaux ».
Charlotte quand à elle, a soulevé la question : « est ce que les kabyles n’ont pas cette réaction de revendication de leur identité non par rejet de l’autre mais parce que leurs racines ont été niées à un moment donné, leur empêchant de fusionner sereinement avec les autres cultures ? ».