Aïnouche et le crayon de toutes les transgressions

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Il aurait pu tomber sur un crayon qui sublime les formes et qui soigne les lettres. Un crayon posé et tatillon, un peu à son image. Pauvre Aïnouche, pauvre Ghilas. Son crayon déforme les traits jusqu’à amocher vos silhouettes et aiguise les mots jusqu’à nous trancher les nerfs !

Ne lui en voulez pas ! Il a beau essayé de lui cacher les yeux, mais il continue de voir jusque dans nos slips et vos culottes ! Il a beau essayé de le canaliser, en vain. Sa mine ne cesse de transpercer les conduites. De la conduite de la société jusqu’aux pipelines algériens, vraiment toutes les conduites… serre donc bien les fesses !

Son crayon, made in Kabylie, ne peut être dressé et se dresse, comme chaque colline de cette contrée, à l’affût des fumées d’un territoire qui brûle en silence et d’une populace qui se consume en errance… Erre donc à ton aise et jouis sans frontière. Mais dis-toi que si le feu qui t’habite vient à embraser le palais, c’est son crayon qui va nous secouer pour aller affronter les flammes. Donc, même si tu penses qu’il ne t’aime pas, dis-toi que lui aussi a peur pour son être. Après tout, il n’est fait que d’une mine et de bois.

Muyyud,