Turquie : des hauts parleurs de mosquées piratés ont diffusé « Bella Ciao » à l’heure la prière

Tuṛkia : Imsiwlen n leǧwameɛ ttuɣebban i wakken ad d-msakin "Bella Ciao" deg yimir n tẓallit

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Le 20 mai dernier, les minarets des mosquées d’Izmir, ouest de la Turquie, ont diffusé la chanson « Bella ciao » à l’heure de la prière de « Dhohr » et cela était loin d’être volontaire : « Des inconnus ont saboté et illégalement piraté le système d’appel à la prière », ont en effet déclaré les autorités turques qui ont ouvert une enquête pour retrouver les auteurs.

Depuis le début du confinement en Turquie, l’appel à la prière se fait automatiquement grâce à un système programmé. Des individus ont en donc profité pour réaliser leur dessein, en piratant les hauts parleurs de mosquées pour y diffuser la chanson, symbole de révolte, « Bella Ciao ».

Par ailleurs, c’est la version turque de cette chanson mythique que les pirates ont choisi de diffuser. Une version interprétée par le groupe de musique Yorum, qui est en plein opposition au régime turque et qui a vécu des événements tragiques récemment. En effet, le groupe a perdu sa chanteuse Helin Bölek, le 03 avril dernier, après 288 jours de grève de la faim et son bassiste Ibrahim Gökçek le 07 mai après 323 jours de grève de la faim. A préciser que les deux regrettés musiciens sont tous les deux d’origine Kurde.

Est-ce donc en solidarité du groupe Yarum que cet acte de insubordination a été accompli? Les pirates n’ont pas donné plus d’informations quant à leurs intentions.

Quoi qu’il en soit, les autorités turques n’ont pas tardé à réagir à cette insubordination. En effet, le responsable des affaires religieuses a confirmé l’incident dans un communiqué publié le jour-même. Selon le quotidien français La Dépêche, même ceux qui ont applaudi à cet acte pourraient être poursuivis pour « dénigrement des valeurs religieuses« .

Pour rappel, Izmir est la troisième plus grande ville de Turquie. C’est également un bastion laïque qui a vu naître le principal parti d’opposition fondé par Mustafa Kemal Atatürk.