L’Algérie machiavélique refuse le retour aux exilés kabyles de 1871, par Azru Loukad

Lezzayer tamakyavilit tugi tuɣalin n yiqbayliyen yettwanfan di 1871, sɣuṛ Azṛu Lukad

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J’ai vu à maintes occasions des vidéos où des déportés kabyles au Moyen-Orient suite à Tanekkra n 71 (l’Insurrection de 1871) supplient les autorités algériennes de les rétablir dans leur légitime nationalité d’origine.
Leurs témoignages émouvants qui démontrent leur profond attachement à la mère patrie sont superbement ignorés par l’État algérien.

Ces citoyens, victimes de la terrible répression qui a suivi le soulèvement de 1871, entretiennent pour la plupart et jusqu’à maintenant des liens et des échanges réguliers avec les membres des leurs restés au pays. Après donc l’exil et le déracinement, voilà que les responsables du pays leur dénient le droit d’être des descendants légitimes de leurs aînés.

Pourtant, aucun parmi ces déportés ne quémande une faveur matérielle de la part de l’État. Bien au contraire, certains, parmi les plus aisés proposent même d’investir leur argent, leur savoir-faire et leur expérience au profit du pays.

À contrario, les réfugiés de la sphère arabe que l’Algérie accueille généreusement ont plus de droits que les autochtones :

  • un palestinien a obtenu le droit insultant de faire exempter sa fille des cours de tamaziγt dans un lycée de Kabylie.
  • un autre palestinien se permet d’édicter que « une constitution qui officialise tamaziγt est d’emblée rejetée ».

Le culot de ces énergumènes s’alimente de l’allégation de soutien inconditionnel boumediéniste « dhalima aw madhluma » et oublient celle qu’ils ont eux-mêmes inventée à propos de Hafedh Assad « assad assad fi Loubnan, arneb arneb di ldjoulan  » (Le Golan).

Le bradage du pays a commencé depuis des décades. Le patrimoine cynégétique est dévasé par des émirs braconniers à chaque saison de chasse. Au niveau économique, il est bien entamé avec les gracieusetés offertes aux Qatariens, aux Émiratis et aux Koweïtiens.

Le FLN, patrimoine historique de tous les citoyens du pays, né et haussé au prix d’un immense tribut de sang versé par des centaines de milliers de victimes est dépouillé de son histoire et de son symbolisme d’héroïsme et de sacrifices. Ses squatteurs successifs durant 58 ans l’ont transformé en foire d’empoigne légendaire au point où il fallait se résoudre à fabriquer faire appel à un catalyseur pour.

Mais quel catalyseur peut se sentir en légitimité dans une chaise du cénacle bâti et occupé par les Abane Ramdane, Larbi Ben Mhidi, Krim Belkacem, Ferhat Abbas, Lakhdar Bentobbal, Lamine Debaghine, Saad Dahlab, Benyoucef Benkhedda, Zighout Youcef et Amar Ouamrane ?

L’Algérie politique soutient ardemment « le droit au retour » des réfugiés palestiniens de 1948. L’Algérie machiavélique refuse le retour aux exilés kabyles de 1871.

Sommes-nous en train de vivre le grand remplacement ?

Aksil Azru Loukad, militant de la cause Kabyle et journaliste