« La France veut revenir par Tizi Ouzou et Béjaïa » (Lettre de Ali Halitim à Tebboune)

"Fransa tebɣa ad d-tuɣal si Tizi Wezzu d Bgayet" (Tabṛat n Ɛli Ḥalitim i Tebbun)

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Ali Halitim, psychologue, écrivain arabophone et directeur du centre Chiheb des études et de recherche islamiques à Sétif, a adressé, hier 1er juin, une longue lettre au Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, dans laquelle il aborde le sujet de l’indépendance de la Kabylie, de la France et de la langue française.

La lettre de ce « Chikh », peu connu en Kabylie mais très médiatisé sur les chaines arabophones, intervient quelques jours seulement après celle publiée par le Congrès mondial Amazigh(CMA) invitant le Président Algérien à des pourparlers sur l’indépendance de la Kabylie.

Il accuse la France de soutenir l’autodétermination du peuple Kabyle

L’écrivain algérien présente cette lettre comme étant « l’appel de détresse de naufragés sur un bateau qui coule » en assurant que la France est sur le point de poser de nouveau son pied de colonisateur en Algérie faisant référence au Tweet de l’Etat Major français : « Il ne manquerait plus qu’on entende aux infos que la France a présenté une proposition d’autodétermination au profit de la région kabyle auprès de l’ONU », s’est-il inquiété.

Tout en rappelant au président algérien sur son rôle de la sauvegarde de l’intégrité territoriale sur laquelle il a prêté serment, il a tenu à l’informer que « le projet de division de l’Algérie en est arrivé à un stade très avancé avec la bénédiction de la France ». Il accuse la France d’abriter les différents organismes qui appellent à l’autodétermination du peuple Kabyle, à savoir le CMA et l’Anavad qui a « pris la parole une fois au parlement français », a-t-il précisé.

« La France veut revenir par Tizi-Ouzou et Béjaïa »

Pour Ali Halitim, les indépendantistes kabyles ne sont ni kabyles ni amazigh : « doit-on vous rappeler que ces séparatistes n’ont aucun rapport ni avec les Kabylie, ni avec l’amazighité, ni avec l’Algérie, ni avec l’islam mais ils sont en relation avec leur mère la France, qu’ils veulent voir revenir par Tizi-Ouzou et Béjaïa comme elle était venue la première fois par Sidi Fredj » a-t-il déclaré.

Tout en affirmant son soutien au président algérien, il n’a pas hésité à désigner les souverainistes kabyles comme étant ses principaux ennemis. « Doit-on vous rappeler qu’il y a des individus qui ne vous reconnaissent pas en tant que président…Ils ne reconnaissent ni la république algérienne, ni la religion de l’islam, ni la nation algérienne car ils parlent français et appartiennent à la nation française et dénigrent l’islam? » s’est-il interrogé.

Endiguer la langue française, comme solution

Il a tenu à préciser que tout cela n’est pas le plus dangereux mais plutôt l’existence d’un clan du pouvoir qui participe à ce projet avant de marteler « le projet de séparatisme est un projet politique, culturel, économique et médiatique qui a débuté depuis bien longtemps… la Langue française est le piédestal de ce projet ».

Il a également proposé un ensemble de recommandations au président algérien dont notamment d’endiguer la langue française, chasser les entreprises françaises, s’ouvrir aux pays arabes, renforcer les relations avec les pays du Maghreb arabe. Il lui a aussi recommandé d’entreprendre des poursuites judiciaires contre les personnes et organisations qui soutiennent l’autodétermination du peuple Kabyle en France et les considérer comme étant des terroristes. Le directeur du centre islamique Chiheb a également demandé à mettre Tamazight et son projet d’officialisation entre les mains d’individus qui adhèrent à l’Islam.