Élimination du sanguinaire Droukdel : pourquoi ce silence du pouvoir algérien ?

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Abdelmalek Droukdel a été assassiné le 3 juin dernier par l’armée française. Cette victoire contre le terrorisme au Sahel n’a suscité aucune réaction des autorités algériennes. Les médias officiels de l’Algérie (l’APS et l’ENTV) n’ont même pas jugé utile de rapporter l’information de la neutralisation de ce chef terroriste qui a pourtant endeuillé des centaines de familles en Algérie. Une attitude qui suscite des interrogations.

Abdelmalek Droukdel : du Pays Kabyle à l’Azawad touareg

Attentats sanglants en Kabylie

Natif de Blida, Abdelmalek Droukdel a initialement intégré le Groupe Islamique Armé (GIA) avant de succéder à Nabil Sahraoui à la tête du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) en 2004. En 2007, il prête allégeance à Al Qaida et renomme le GSPC en Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).

Dans un article publié, aujourd’hui 07 Juin, El Watan a rappelé que ce chef terroriste a concentré son activité en Kabylie. Le journal a cité de nombreux attentats meurtriers entre 2008 et 2011. Des attentats troublants prêtés à l’AQMI et qui ont eu lieu à une période où le terrorisme s’était calmé partout en Algérie mais continuait à sévir en Kabylie. C’est également l’AQMI de Droukdel qui a assassiné le randonneur français Hervé Gourdel en 2014. De nombreux observateurs étaient interpellés par ce phénomène : pourquoi une concertation des attentats en Kabylie sachant que cette dernière était relativement épargnée lorsque le terrorisme était à son plus fort en Algérie ?

La feuille de route d’Abdelmalek Droukdel pour l’Azawad

Début 2012, les touaregs de l’Azawad (nord du Mali) ont reformé leurs troupes et ont déclaré la guerre à l’Etat central malien afin de libérer leur territoire. Le 6 avril de la même année, le mouvement politique qui a mené cette révolution (MNLA, Mouvement national de Libération de l’Azawad) avait proclamé l’indépendance de l’Azawad.

A sa création, le MNLA avait fermé ses portes à Iyad Ag Ghali car jugé trop proche de l’Algérie. Celui-ci va alors créer Ansar Dine, un groupe armé djihadiste, après l’approbation de Abdelmalek Droukdel.

L’AQMI a activement participé à fournir en hommes et en financement ce nouveau groupe terroriste venu concurrencer le MNLA sur le territoire de l’Azawad. Pour Droukdel, Ansar Dine devait être la vitrine de l’AQMI dans l’Azawad. En quelques mois Ansar Dine supplante le MNLA et devient le plus important groupe armé de l’Azawad. Des informations corroborées par plusieurs articles de wikipédia notamment (1, 2, 3, 4).

Iyad Ag Ghali, chef du groupe terroriste Ansar Dine

Le pouvoir algérien et Abdelmalek Droukdel

Toujours en 2012, le pouvoir algérien avait invité Ansar Dine d’Iyad Ag Ghali à Alger pour des négociations secrètes. Plus tard, des médias français se se sont même demandés pourquoi l’Algérie protégeait le terroriste Iyad Ag Ghali.

Iyad Ag Ghali, considéré comme « l’homme des algériens« , a même fini par prêter allégeance officiellement à Abdelmalek Droukdel en 2017.

Cette proximité d’Iyag Ag Ghali avec le pouvoir algérien et avec Abdelmalek Droukdel conjuguée au silence des autorités algériennes suite à l’annonce de mise en état de nuire de ce sanguinaire terroriste interpelle. Qui était Abdelmalek Droukdel pour le pouvoir algérien? Un ennemi à abattre, un chef terroriste avec qui négocier ou un homme de main pour souiller toute révolte touarègue et toute opposition Kabyle?

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