Allas Di Tlelli n’anime plus de conférences tant que le risque sanitaire n’est pas écarté (Message)

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Depuis la dernière conférence tenue à Tifrit, le 29 février 2020, des citoyens, des militants, des collectifs et quelques associations m’ont invité ou tentent de me joindre, à travers des amis, pour m’inviter à donner des conférences sur différents thèmes. Je ne le dirai jamais assez, le fait qu’on ait pensé à moi et qu’on pense à moi, la moindre attention à mon égard suscite invariablement en moi, beaucoup d’émotion et une profonde et sincère reconnaissance. Merci donc du fond de mon cœur pour cette confiance.

Cela étant dit, la conjoncture présente est tout sauf ordinaire. La crise sanitaire a complément changé la donne et modifié, peu ou proue, les comportements, y compris chez les personnes, de plus en plus nombreuses, qui n’y croient pas. Hélas. Il y a eu une période de confinement citoyen plus ou moins respecté en Kabylie, suivie d’une autre période de relâchement qui est allée crescendo à tel point qu’au jour d’aujourd’hui, quasi aucune précaution n’est observée ou alors, d’une manière très marginale. Il ne s’agit pas, ici, d’accabler le citoyen ou la population; l’origine du doute qui sous-tend une certaine indiscipline sociale étant plus ou moins évidente, mais il est indispensable que chacun(e) soit mis(e) devant ses responsabilités face à ses propres défaillances, négligences ou impulsions.

Pour ma part et tout en regrettant sincèrement de ne pas avoir répondu favorablement pour diverses raisons, par manque de temps aussi, je réitère ici toute ma gratitude pour tous ceux qui m’ont transmis des invitations, qui pour une cérémonie, qui pour une rencontre, qui pour une conférence… En cette 22ème commémoration du lâche attentat terroriste qui nous a privé à jamais de Lounès Matoub, et où son épouse et ses deux belles-sœurs avaient été grièvement blessées, je me suis aussi rappelé qu’au plus fort de l’action terroriste islamiste, notre Rebelle refusait de se produire en Kabylie pour ne pas exposer son public au risque réel d’un attentat. C’est dans cet esprit que je me sens, aujourd’hui, responsable de la sécurité de mes hôtes et des citoyens qui pourraient se présenter, et c’est pourquoi je ne peux me permettre, en l’absence d’un minimum de conditions de protection, d’être la cause d’une surexposition collective au risque de contamination par un virus totalement imprévisible, car encore méconnu par bien des aspects.

Même à supposer que le Covid-19 puisse être un mensonge politique, ce qu’il n’est pas évidemment, le bon sens voudrait que toutes les mesures soient prises pour se protéger, pour protéger les proches, les plus fragiles d’entre nous et la communauté nationale. Ainsi, si le temps finit par révéler qu’il y a eu manipulation politicienne, nous aurions quand même acquis les gestes salutaires et vitaux en cas de pandémie dans le futur. Dans le cas contraire, nous nous serions protégés.

On l’aura compris, il est hors de question pour moi de prendre part ou d’animer la moindre rencontre, conférence ou autres, et ce tant que la situation est incertaine et le risque pas totalement écarté. J’ai peut-être le droit de mettre ma personne en danger, aucunement celui d’entraîner les autres avec moi.

Je m’excuse encore et je compte aussi bien sur la compréhension de chacun, que sur la vigilance de tout le monde.

Prenez, toutes et tous, soin de vous.

Allas Di Tlelli

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