Romain répond — Une terre kabyle pour un espace islamique ?

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Les Kabyles sont attachés à leur terre, à leur temps « spécifique » et à leur passé mythique qu’ils se transmettent oralement de génération en génération : une terre et un temps cyclique, en dehors de toutes considérations politique et historique. Ils ont une terre, pas un pays; ils ont des ancêtres, pas de Pères; une matrie, pas une patrie; ils ont un temps circulaire, où leur monde semble tourner continûment à vide et à l’identique sur lui-même sans se préoccuper ni de l’histoire ni de la politique.

Contrairement aux Kabyles, les arabo-islamistes, de nature nomade, ne sont pas attachés à la terre et ils sont contre l’histoire, dont ce passé kabyle qui refuse de passer. Les arabo-Islamistes ne sont obsédés que par l’espace, d’où leur volonté d’expansion. Ils ne se sentent d’aucune terre, toutes appartiennent à Allah et ils ont le droit de les conquérir, telles les vierges du paradis. En somme, c’est comme dans le commerce, Allah a les murs de l’établissement et eux le fonds de commerce.

Les arabo-Islamistes ne convoitent pas la Kabylie en tant que terre, ils convoitent ses espaces de vie et tentent de les transformer selon leurs goûts : construction de mosquées, vêtements islamiques, pratiques islamiques, novlangue islamique, etc. Ils cherchent à être visibles partout et tout le temps. Le muezzin est là, avec son mégaphone, pour nous rappeler, cinq fois par jour, à l’ordre islamique.

L’arabo-islamisme allié objectif du libéralisme mondial

Dans les villes occidentales, où ils semblent jouir de certaines libertés, ils font de même : construction de mosquées, commerce sur les trottoirs, prosélytisme, nourriture hallal, marché sans alcool, vêtements islamiques, célébration des fêtes islamiques, prières sur les trottoirs, dans les rues, dans les métros, enfin dans tous les espaces publics, infiltration des partis politiques et des associations culturelles, provocation et agression parfois.

De par le « Souk » sans État et sans impôt, l’arabo-islamisme demeure le premier allié objectif du libéralisme mondial. Les arabo-Islamistes participent, comme le mondialisme américain, à l’occupation de l’espace, voire à la destruction des espaces culturellement bien établis et qui ont des siècles d’existence et d’histoire. Ils achètent des sites, chassent leurs habitants, les occupent, les dénaturent, puis partent en laissant que ruines derrière eux. Ce sont des civilisations de mouvement, d’expansion et de communication.

Mais l’arabo-islamisme ne séduit que les pauvres

La seule différence entre l’américanisme et l’arabo-Islamisme est sur le plan technologique. Les Amercains maitrisent tous les espaces terrestres, marins et aériens dont l’Espace. Les arabo-islamistes se contentent, en revanche, des petits espaces habités par les pauvres pour les transformer tout en transformant la culture de leurs populations. C’est dans ce sens où cette civilisation, selon Régis Debray n’a pas d’avenir, car elle n’a rien à proposer à l’humanité hormis les pratiques et les us révolus du temps du prophète. Technologiquement, l’arabo-Islamisme dépend entièrement de l’Occident. Il n’est pas autonome. Il ne séduit que les pauvres.

Les arabo-Islamistes ne se préoccupent pas des terres. Ils ne sont pas sédentaires. Ils veulent la Kabylie et l’Afrique du Nord comme espaces islamiques et leur imposent le temps islamique pour les empêcher d’accéder au temps universel et moderne, autrement dit, à l’état de droit et de liberté.

Romain Caesar, Écrivain