Émile Carrey et l’indépendance de la Kabylie dans ses récits de la campagne de 1857

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Émile Carrey est un homme politique et écrivain français, né le 26 septembre 1820. En 1857, lors de la conquête française en Kabylie, il avait 37 ans. Il avait pris part à cette expédition militaire et avait relaté les faits dans son livre intitulé « Récits de Kabyliecampagne de 1857 » qu’il a publié en 1858. A travers cet ouvrage, il décrit les différents peuples, les différentes « races » (terme communément utilisé à l’époque mais justement abandonné depuis) et les différents événements qui se sont déroulés lors de cette conquête.

Nous reprenons ci-dessous quelques passages et informations livrés par Émile Carrey dans «  Récits de Kabyliecampagne de 1857 ».

Les 3 nationalités à dompter

Émile Carrey a commencé son œuvre en identifiant les différentes nationalités connues depuis la conquête de 1830 : « Depuis le début de sa conquête en 1830, elle trouve devant elle trois nationalités diverses, qu’il lui faut dompter et assimiler pour coloniser librement son nouvel empire : les Turcs, les Arabes et les Berbers ou Kabyles, races distinctes d’origine et de mœurs, ennemies entre elles », écrivait-il. Il avait, par la suite, décrit les kabyles en ces termes : « montagnards, sédentaires, travailleurs, passionnés de liberté et d’égalité absolues, tiennent encore en échec la colonie française ».

La Kabylie indépendante

En parlant de la tribu d’At Yiraten, l’auteur a suggéré que « les abattre, c’est frapper au cœur l’indépendance kabyle : c’est par eux que la campagne doit commencer ». Selon lui, cette tribu était le fief de la résistance kabyle. Ainsi, elle influençait même la résistance des autres tribus, dont notamment celle d’At Wagnun{Ouaguenoun}.

En évoquant la défaite de la tribu d’At Yenni, Emile Carrey avait une nouvelle fois mentionné l’état de liberté dont jouissaient les habitants de la Kabylie : « L’inaccessibilité isolée de leurs montagnes, leurs mœurs industrieuses, leur réputation de faux monnayeurs et de receleurs constants de tous les transfuges, ont rendu leur tribu comme le foyer lumineux et inviolé de l’indépendance kabyle ».

La Kabylie annexée

Après la défaite d’At Itturaɣ, Illulen Umalu et At Yellilten, l’auteur avait noté que « le foyer suprême de l’indépendance kabyle est dispersé ; aucune résistance n’est debout ; les troupes n’ont plus qu’à peser sur le pays par l’occupation, pour amener la reddition des quatre dernières tribus insoumises de la Kabylie ».

L’armée expéditionnaire a été dissoute au lendemain de capitulation de la dernière tribu Kabyle encore insoumise, la tribu d’At Idjer, le 14 juillet 1857. L’écrivain avait alors écrit que « la Kabylie du Djurjura n’existe plus à l’état de nation indépendante ». La Kabylie a ainsi été intégrée dans l’Algérie.

 

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