Hier 14 juillet, Emna Chargui, la blogueuse tunisienne a été condamnée à six mois de prison ferme pour avoir partagé sur Facebook « sourate Corona », une publication dans le genre satirique dans laquelle l’auteure a repris le style d’écriture du Coran.
« Embrassez les sciences et oubliez les traditions, ne sortez point pour acheter de la semoule, soyez confinés chez-vous, c’est un virus coriace, lavez vos mains avec un savon neuf », a notamment écrit la blogueuse dans son « verset du Corona », publié le 04 mai dernier. Et bien qu’il s’agisse d’un appel à la prévention avec une touche d’humour, la justice tunisienne a décidé d’inculper la blogueuse pour « incitation à la haine entre les religions en utilisation des procédés hostiles ou de violence ».
L’affaire de la jeune femme de 27 ans mettait au défi la liberté d’expression en Tunisie et malgré une médiatisation de bon nombre de journaux internationaux, cela n’a pas dissuadé la justice tunisienne de la condamner à de la prison ferme.
Menacée de viol et de mort
Depuis la publication de « sourate Corona », la jeune Emna a reçu une multitude de menaces de viol et de mort. « J’ai vraiment peur car je n’avais aucune mauvaise intention, je ne pensais pas que cela prendrait une telle ampleur et qu’on en arriverait à des menaces. Je ne bénéficie d’aucune protection donc j’en suis arrivée au point d’avoir peur pour ma propre vie. Je n’ai plus d’avenir en Tunisie. Je n’y suis plus en sécurité », a confié la jeune femme à France 24.