Depuis Ottawa, le PHD en linguistique, Karim Achab, a adressé, hier 15 juillet, une lettre au maire de Moissac, Romain Lopez, pour l’interpeller sur l’importance de sauvegarder la maison de Slimane Azem.
« Comme vous le savez sans doute, Slimane Azem qui a une place baptisée en son nom dans le 14ème arrondissement de Paris ainsi qu’une ruelle à Longwy, fait partie du patrimoine français », a expliqué d’emblée le professeur qui poursuit : « Né en Kabylie, Slimane Azem a chanté en kabyle et en français et ses textes constituent une documentation et une archive de l’exil et de l’émigration kabyles en France, mais aussi un conte d’une vie kabyle maintenant, hélas, révolue », a-t-il précisé. Ce sont là quelques arguments qui mériteraient selon lui de faire agir le maire de Moissac en faveur d’un classement de cette demeure en tant que patrimoine français.
Il a également insisté sur la nécessité de protéger un héritage historique menacé : « vous n’ignorez pas non plus le fait que cet ensemble culturel et identitaire amazigh subit un véritable génocide voulu par les décideurs politiques en Afrique du Nord, acquis à l’idéologie arabo-islamique », a-t-il martelé.
Karim Achab, qui est du même village que le chanteur Kabyle, Agni Yeɣṛan{Agouni Gueghrane}, se dit disposé à étudier « différentes options à considérer en vue de transformer cette maison en lieu de pèlerinage des kabyles du monde entier ».