Elle s’appelle Sarah Daniel-Hamizi, elle est Franco-Kabyle et elle a réussi à se faire une place de reine dans un domaine quasi-exclusivement masculin. Après avoir vécu 8 années dans sa Kabylie natale, Sarah s’est envolée en France où elle a pu réaliser son rêve de « sublimer l’homme ». En effet, Sarah Hamizi est la première barbière de France.
S’occuper des cheveux, de la barbe, de la moustache et des rouflaquettes des hommes est donc son métier mais aussi sa passion de toujours : « Sa passion, Sarah en chérit l’origine comme on chérit les beaux souvenirs d’enfance. Celui qui a donné l’envie de devenir barbière à la petite fille qu’elle était, dans une campagne de Kabylie, a le visage de son grand-père », a mentionné le quotidien Le Point dans un récent portrait.
En effet, alors qu’elle était encore en Kabylie, la petite Sarah aimait observer son grand-père se tenir face à un miroir accroché à un chêne dans le jardin et se raser soigneusement la barbe avec son coupe-chou, deux à trois fois par semaine. Elle restait là, à côté de lui, avec un regard fasciné, observant les crépitements de la lame. C’est à cette période qu’elle avait décidé de devenir barbière, a-t-elle raconté à plusieurs médias.
A 8 ans, elle rejoint son père en France avec le reste de sa famille. Ce dernier était un professionnel dans la gestion hôtelière. Il lui a inculqué les codes de bonne conduite avec les clients. Quant à sa mère, elle héritera d’elle son intransigeance : « Quoique tu fasses, tu dois être la meilleure » lui répétait-elle. Sarah était une élève « sérieuse et motivée ».
Au début, la mère de Sarah n’était pas emballée par la passion de sa fille. Elle considérait que le métier de barbier était un métier d’homme. Toutefois, une phrase maintenait un espoir de réaliser son rêve : « Passe ton bac d’abord ! », lui disait-elle.
Un rêve qui se réalise
Après son bac, la jeune Sarah a décroché un CAP (Certificat d’aptitude professionnelle) puis un brevet professionnel de coiffure. Pour elle, « Si un barbier vous dit qu’il n’est pas coiffeur, c’est qu’il y a un problème ». Elle a donc travaillé durant 4 ans dans des salons de coiffure parisiens avant de décider d’ouvrir son propre salon en l’an 2000 : « La Barbière de Paris« .
En 20 ans de carrière, Sarah a taillé 150 000 barbes et a formé pas moins de 160 professionnels : « C’est la reine du coupe-chou », a assuré Youpress qui n’a pas manqué d’éloges pour son talent : « l’unique barbière de Paris a su « révéler l’homme qui se cache sous la barbe » », écrit-il encore.
En 2015, elle a été parmi les lauréats du concours « Stars et Métiers ». En effet, elle s’est illustrée grâce aux techniques qu’elle a pu développer. Elle a notamment dévoilé durant la même année « une technique totalement inédite au Mondial Coiffure Beauté (MCB) ». Elle a également pris part au programme diffusé sur M6 « Nouveau Look pour Une Nouvelle Vie ». Cela lui encore fait gagner plus en popularité.
Sarah dispose aujourd’hui de 8 salons en tout, tous situés dans la région parisienne. Elle a également édité plusieurs livres dont « Barbes et moustaches – Comment les tailler au poil », sorti en 2013, et trois autres livres sortis successivement entre 2017 et 2019.
Pendant le confinement, Sarah Daniel-Hamizi avait fait parler d’elle après avoir lancé « l’opération Merlan », où elle a offert 700 coupes de cheveux aux soignants en étant aux commandes de l’un de ses salons parisiens.
Partie de sa Kabylie natale, qu’elle revendique avec fierté, Sarah Daniel-Hamizi est en train de conquérir le monde de la beauté masculine.