Lors de la première prière musulmane dans l’ex basilique Sainte-Sophie, le 24 juillet dernier, le président Turc Racep Tayep Erdogan a fait du tajwid, autrement dit il a « chanté » des versets coraniques.
Micro à la main, le président qui revendique sa grande foi musulmane a commencé par réciter « Sourat El Fatiha », en guise d’ouverture suivie du premier verset de « Sourat El Baqara ». Ce verset, choisi par le président turc, parle du Coran comme étant le livre de « la voie qui mène à dieu » :« C’est le Livre au sujet duquel il n’y a aucun doute, c’est un guide pour les pieux …», chantait-il notamment.
Le nostalgique de l’empire ottoman n’est pas à son premier tajwid, comme le montrent plusieurs vidéos sur internet. Il exécute volontiers ce chant religieux à l’occasion de prières collectives dans les mosquées ou encore lors des enterrements.
Pour les médias internationaux, la reconversion de la célèbre Basilique en mosquée est un coup permettant à Racep Tayep Erdogan de se maintenir au pouvoir en rassurant son électorat conservateur et nationaliste.
Toutefois, avec son implication active dans le conflit libyen ainsi que les soupçons de financement du mouvement algérien Rachad font dire, à plusieurs observateurs, qu’Erdogan travaille à la réhabilitation de l’Empire ottoman.
Quoi qu’il en soit, l’époque de Mustafa Kemal Atatürk, féru de culture occidentale et partisan de la laïcité, est plus que jamais lointaine en Turquie. L’actuel président turc n’hésite pas à jouer sur la fibre populiste à travers la religion musulmane. Et cela marche visiblement !
