Décès de Mohand Larbi Tayeb : les hommages des militants et cadres de la cause Kabyle

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Après l’annonce de la triste nouvelle de la disparition de Mohand Larbi Tayeb à l’hôpital de Tizi Wezzu {Tizi Ouzou} des suites d’un pénible cancer, beaucoup de personnes lui ont aussitôt rendu hommage. Parmi elles des militants, des cadres et anciens cadres du MAK ainsi que d’autres figures du militantisme Kabyle

« Un deuil immense, une perte inestimable », tels étaient les mots avec lesquels Azru Loukad, ami de longue date et camarade de lutte de l’illustre fils d’At Frah, a introduit son hommage : « Il vivait avec l’espoir chevillé au corps de voir un jour la Kabylie, pour laquelle il a tant et tant donné, maîtriser son destin et devenir le façonnier essentiel de la renaissance d’une Tamazγa libre, démocratique et séculière au service de ses propres peuples » a-t-il témoigné. Azru Loukad a aussi tenu à rappeler tous ses sacrifices pour la cause kabyle : « son intelligence, son temps, sa santé, sa maison, sa famille, son véhicule, sa bourse, son carnet d’adresses n’étaient pour lui qu’autant de moyens à mettre à disposition sans réserve à chaque fois que les contingences du combat l’exigeaient ».

Me Kader Houali a également exprimé sa peine en apprenant la triste nouvelle : « je suis très triste.  Je tiens à présenter mes sincères condoléances à toute sa famille (Tayeb), ses enfants et son frère Brahim et surtout à tout le village Ath Frah qui vient de perdre un de ses grands hommes qui est, pour moi, un repère, un exemple, un voisin, un ami ».

L’avocat Me Soufiane Dekkal a quant à lui loué les qualités qu’il a connu chez cette figure du militantisme kabyle : « je suis très triste d’apprendre cette nouvelle de la disparition d’un universaliste, d’un grand militant engagé sur la bonne voie » a-t-il regretté, avant de poursuivre : « je suis heureux et fier de t’avoir connu, ta gentillesse et ton bagage intellectuel resteront pour moi le souvenir d’un homme engagé ».

Ex-cadre du MAK, Jugurtha Zaouane se dit en colmère suite à cette disparition : « Tu es parti sans que je vois pour la dernière fois ton fou rire, ton sourire, on ne s’est pas rencontré la dernière fois à Paris. Tu es parti a jamais sans espoir de nous voir un jour sans espoir de vivre la Kabylie de tes rêves. Je suis effondré, attristé, abattu , je suis en colère »

Hamou Boumedine, coordinateur du RPK et ancien camarade de l’ancien président du MAK regrette que « la Kabylie vienne de perdre l’un de ses plus grands défenseurs, un militant qui s’est investi de manière dévouée et désintéressée dans son combat ».

Le professeur de l’université de Pise en Italie, Dahame Mazed a également livré un message plein d’émotion en kabyle : « Yeɣli yiwen wejgu alemmas n teqbaylit ! Yella seg ger imenza n imeɣnasen n MAK, d wid akk i yessuturen timanit n tmurt l-leqbayel. Ayen akkw yenna, ayen akkw yura, ama d tiktiwin, ama d aselmed n yelmeẓyen ad as-d-yeqqim d iseɣ i tsuta i d-iteddun » appelle-t-il de ses vœux.

L’ex-premier premier ministre de l’Anavad, Lahcene Ziani, décrit le tristement disparu comme « un matheux très pragmatique dont la logique fut omniprésente dans chacun de ses actes ». Il assure que « en plus de son apport incontestable et incontesté pour le mouvement kabyliste, son apport à l’université Mouloud Mammeri dans le domaine de la recherche opérationnelle notamment demeure inestimable ».

« Un grand homme, un homme bon, Moh larvi l’universitaire qui a tout laissé ailleurs pour revenir aux piémonts de ses hautes collines de Kabylie, nous a quittés dans la dignité et le silence. C’est triste de le voir partir avec cette amère idée que la Kabylie pour laquelle il se battait ne s’est pas encore relevée de ses marasmes », regrette le journaliste et réalisateur Hocine Redjala.

Dans une brève publication, l’avocate et activiste Lila Hadj Arab, ancienne député dans le parlement algérien, a posté son hommage : « Le militant et universitaire Mohand Larbi Tayeb vient de nous quitter à jamais. Sgunfu di talwit ay ameɣnas n tugdut d tmurt taqbaylit ».

Bouaziz Ait Chebib, ex-président du MAK, a également tenu à rendre hommage à son prédécesseur : « la Kabylie, qu’il a servie dignement, sera éternellement fière d’avoir enfanté un Homme de sa trempe. Sgunfu di talwit  ay ameɣnas n tezdeg d yiseɣ,  ay amussnaw i d-yessekren tisutwin yettleqqimen tamussni d tussna », a-t-il martelé.