Des dizaines de milliers de libanais signent une pétition pour le retour du protectorat français

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Au lendemain de l’explosion qui a secoué Beyrouth, le 4 août dernier, une pétition en ligne a été lancée collectant des dizaines de milliers de signatures (plus de 60 000 en 3 jours) demandant au président français de placer le Liban « sous mandat français » pour une durée de 10 ans.

« Les responsables libanais ont clairement montré une incapacité totale à sécuriser et à gérer le pays. Avec un système défaillant, la corruption, le terrorisme et les milices, le pays vient d’atteindre son dernier souffle », constatent les signataires avant de lancer leur appel : « Nous pensons que le Liban doit revenir sous mandat français afin de mettre en place une gouvernance propre et durable », peut-on lire sur la pétition lancée sur la plateforme Avaaz et qui est destinée à Emmanuel Macron, le Président français.

Yann Kerbat, professeur de droit international à la Sorbonne, interviewé par le quotidien français le Figaro a livré son analyse. « L’État libanais est souverain et la charte de l’ONU n’envisage pas de tels cas de prise en main des affaires nationales par un autre », a-t-il affirmé. « Si le Conseil de sécurité décidait d’une administration internationale, il pourrait confier à des pays en particulier certaines responsabilités», a t-il poursuivi.

A souligner que le peuple libanais à battu le pavé durant plusieurs mois entre 2019 et 2020, notamment après l’échec des décideurs à trouver une solution pour la crise économique qui l’a secoué. Ces manifestations ont poussé à la sortie l’ex-président du conseil des ministres libanais, Saad Hariri, fils de Rafiq Hariri. Par ailleurs, le pays est sous la menace omniprésente du Hizbulah.

Le Liban, tout comme la Syrie, a déjà été sous mandat français de 1920 jusqu’à 1943, année où il a pris son indépendance. Ce protectorat a été mis en place par la Société des Nations. Une organisation internationale qui avait cessé d’exister en 1946 après la création de l’ONU. Ces mandats devaient permettre officiellement aux États du monde arabe d’accéder à l’indépendance, dès qu’ils avaient atteint un niveau suffisant de maturité politique et de développement économique.

Emmanuel Macron se rend sur place

Alors qu’aucun chef d’Etat du monde arabe, ni même un dirigeant libanais, ne s’est rendu sur les lieux de la catastrophe à Beyrouth, Emmanuel Macron s’est déplacé sur place lors d’un voyage éclair le 06 août dernier.

Dans ce pays en plein chaos, où le peuple a coupé les ponts avec le système politique, en appelant à une révolution, le Président français a pu rencontrer les citoyens et même prendre un bain de foule.

Par ailleurs cette visite, lors de laquelle il a dénoncé la corruption et appelé à un « nouveau pacte politique », n’a pas fait unanimité parmi la classe politique, ni en France, ni au Liban.

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