Dans un entretien accordé aux quotidiens algériens El Watan et El Khabar, le 8 août dernier, le nouveau PDG de l’Agence Nationale d’Edition et de Publicité (ANEP), Larbi Ounoughi, a révélé que les autorités algériennes ont distribué 4 000 milliards de centimes pour la presse écrite depuis 2016.
A noter que l’ANEP est chargée de la diffusion de la publicité des services publiques algériens dans les médias. Elle est ainsi le principal financeur d’une pléthore de médias « amis » du pouvoir.
Selon ce haut responsable algérien « l’ANEP a eu à gérer un portefeuille de plus de 15 000 milliards de centimes ces 20 dernières années » et dont « Plus de 4000 milliards de centimes distribués sur la presse écrite depuis 2016 ». Les plus gros bénéficiaires de ces fonds sont les journaux arabophones et anti-kabyles Ennahar et Echourouk. Selon la même source, Ennahar a obtenu « 120 milliards de centimes entre 2012 et 2015 et 115 milliards de centimes, entre 2016 et 2019 (235 milliards de centimes) ». Echourouk a quant à lui obtenu 179 milliards. La dépêche de Kabylie a également eu sa part : 23 milliards de centimes depuis 2016.
« L’ANEP a fait l’objet de monopole par des groupes d’influence au pouvoir qui ont fait main basse sur l’agence, ses services étaient tellement dans une anarchie indescriptible qu’il est difficile de savoir ce qui s’y est passé » a déclaré Larbi Ounoughi, jouant ainsi la carte de la transparence en dénonçant la corruption qui a touché cette agence sous le régime de Bouteflika.
Cet ex-directeur de publication du journal Ennasr, sis à Constantine, a également déclaré que « les caisses de l’ANEP sont vides » : « le cumul de la mauvaise gestion a fait que l’argent de l’agence n’est pas dans ses caisses, il est à l’extérieur », a-t-il laissé entendre.