Le poète et militant Samir Mokrani, dit Anza, a déclaré hier soir qu’il a été victime « d’agression, tortures et humiliations par des agents de la police algérienne » durant la soirée du 14 août.
« Après m’avoir torturé avec des décharges électriques par les agents de la police de LNI (Larbaâ Nath Irathen) pour un motif que j’ignore, ces derniers ont osé me déshabiller et me jeter dans une décharge à ordure », s’est indigné le militant, apprécié pour sa poésie engagée.
Dans un direct Facebook du militant souverainiste Haddouche Zellal, ce dernier a expliqué que c’est suite à un récent live du poète que la police de Larbaâ Nath Yiraten s’en est prise à lui. Samir Anza a été joint par téléphone pour raconter ce qu’il s’est passé avec lui : « J’étais assis à la placette Abane Ramdane et, soudain, ils m’ont interpellé et ils m’ont jeté dans la malle de leur voiture. Je leur ai demandé si j’avais fait quelque chose de mal ou si quelqu’un avait déposé plainte contre moi. Ils m’ont répondu avec violence : « tais-toi ! » », a-t-il raconté, avant de poursuivre : « ils m’ont emmené au commissariat avec un ami et ils m’ont malmené même si je leur ai signifié que j’étais blessé à la jambe. Ils m’ont même électrocuté avec un taser ! Ils ont ensuite commencé à m’insulter, ils m’ont dit « tu es une pute, tu es un pédé, demande maintenant à Ferhat Mehenni de te secourir » », s’est-il offusqué.
Le militant souverainiste a été ensuite emmené à l’hôpital par la police, comme le veut la procédure après une arrestation. Le médecin de garde a pris peur a n’a rien mentionné dans son rapport médical, a assuré le poète. Des jeunes, qui se sont indignés en voyant Samir dans un sale état, se sont faits insulter par les policiers qui les ont traités de « sales kabyles » entre autres insultes et vulgarités, a précisé la victime.
Après sa sortie de l’hôpital, il s’est encore une fois fait maltraiter et humilié : « ils m’ont emmené dans une décharge, ils m’ont frappé, ils m’ont électrocuté avant de me déshabiller et de me jeter au milieu des ordures » a-t-il confié.
Dans son post sur Facebook, Samir Mokrani a sollicité « Lanaya » de ses compatriotes : « J’implore les citoyens Kabyles épris de justice de me venir en aide avant qu’on m’assassine, car je sais qu’ils veulent me liquider et déguiser l’assassinat en une bagarre de quartier ou en un rendement de compte ».