Dans une réponse adressée au CMA (Congrès Mondial Amazigh), le 17 août dernier, le sous-directeur Général pour la communication et l’information de l’UNESCO s’explique sur les langues utilisées pour écrire son message d’hommage au chanteur Idir. En effet l’UNESCO c’était exprimé en français, en anglais et en arabe, n’incluant pas la langue kabyle, qui est pourtant la langue maternelle du chanteur décédé le 2 mai dernier.
L’UNESCO, visiblement sensible à cette requête, a très bien accueilli la lettre du CMA : « notre organisation cherche à promouvoir et préserver la diversité linguistique et partage en cela les valeurs du Congrès Mondial Amazigh. Nous œuvrons en effet à sensibiliser la communauté internationale aux risques de disparition des langues autochtones et de marginalisation des populations qui les parlent », avait souligné le sous-directeur dans sa lettre.
Plus loin encore, le sous-directeur avait clairement expliqué leurs intentions lors de l’hommage rendu à Idir, qui n’étaient nullement celles de marginaliser la langue et l’identité qui étaient les matières premières des chansons de Idir : « l’UNESCO même, pour des raisons de moyens techniques et de capacités de traduction, s’exprime dans ses six langues officielles […] Le message d’hommage au chanteur Idir a ainsi été traduit dans trois de ces six langues, selon la renommée internationale de cette personnalité importante de la musique ».
Dans cette lettre, le sous-directeur a tenu à saluer l’engagement du CMA et a manifesté sa reconnaissance et son intérêt à la proposition de ce dernier à aider l’UNESCO à élargir ses langues de communication en incluant les langues Amazighes.
Pour rappel, le CMA a adressé une lettre à l’UNESCO, le 10 mai dernier, suite à un hommage rendu à Idir en 3 langues : l’arabe, le français et l’anglais, omettant la langue kabyle, langue qu’a promu Idir tout le long de sa vie : « en tant qu’organisation de protection et de promotion des droits des Amazighs, nous avons noté avec un certain désappointement, que le message de l’Unesco était rédigé en français, anglais et arabe, mais pas en langue amazighe ou kabyle, langue maternelle de Idir. Cela est d’autant plus décevant que l’Unesco est l’institution par excellence chargée de promouvoir et de valoriser la diversité linguistique et culturelle, que l’Unesco a dirigé l’année internationale des langues autochtones 2019 et qu’elle s’apprête à poursuivre cette mission dans le cadre de la décennie des langues autochtones 2022-2032 décidée par l’ONU », avait notamment déploré le CMA.