Comme nous l’avons annoncé, l’exécutif de l’APC de Yakouren a procédé à une action jamais vue en Kabylie, en fermant la RN12 hier 03 septembre en guise de protestation. Dans un reportage diffusé par BRTV, ces élus locaux sont revenus sur leurs motivations. Ils ont parlé de bureaucratie, de blocage, de hogra et de promesses non tenues.
« Nous sommes les représentants du peuple, nous avons pris l’initiative, c’est le maire et l’exécutif qui ont fermé la route » a confirmé un élu de l’APC de Yakouren avant de revenir sur les raisons qui les ont poussés à entreprendre une telle action : « La première raison c’est la bureaucratie. Nous avons ramené plusieurs investisseurs, pour des projets à hauteurs de 450 milliards de centime, générant 620 postes d’emplois permanents. Mais pour leur réalisation, nous avons eu des blocages incessant de la part des autorités », s’est-il offusqué.
Cet élu a également tenu à dénoncer la « dilapidation des biens communaux » par les autorités algériennes de façon arbitraire et sans passer par l’assemblée et sans délibération. L’ancien Wali de Tizi Wezzu{Tizi Ouzou} a été notamment cité. A cet effet, ces élus exigent une enquête.
En plus de ce blocage de tout investissement et de tout développement, les protestataires évoquent l’abandon des infrastructures existantes : « Nous avons une vingtaine d’infrastructures touristiques à Yakouren qui sont en train de se détériorer petit à petit » a déclaré un autre élu avant de préciser : « Nous avons emprunté toutes les voies légales possibles, mais nous n’avons récolté que des promesses qui n’ont jamais été tenues ».
La souffrance quotidienne des villages de Yakouren
Outre les projets de développement, les citoyens de Yakouren vivent un vrai calvaire. En effet, deux écoles primaires situées aux villages Boumansour et Ahmil, ont dû être fermées suite à leur état de délabrement avancé. Les enfants sont contraints de se déplacer vers d’autres écoles loin de leurs villages.
Les représentants de l’exécutif ont également dénoncé la situation de crise de l’eau potable dont souffrent les villages de la commune ainsi que des routes de plus en plus impraticables : « Nous demandons notre part de développement pour notre commune et nous sommes déterminés à maintenir nos actions jusqu’à la satisfaction de nos revendications », a conclu l’un des représentants.