Une hécatombe de poissons a été observée sur les rives d’Asif N Soummam{Oued Soummam}, une rivière qui arrose pas moins de 5 localités de l’est de la Kabylie et qui déverse sur la plage de Sidi Ali à Vgayet {Béjaïa}. Une catastrophe constatée lors d’une expédition d’une commission du Parc National de Gouraya sur les lieux hier 13 septembre.
En effet, des centaines de poissons morts se sont étalés sur les rives de l’embouchure de Sidi Ali Levhar notamment. Il s’agit de carpes et d’anguilles qu’on trouve généralement dans les barrages d’eau et dans les milieux humides.
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, la Cellule de Communication du Parc National du Gouraya a parlé de « catastrophe écologique » tout en précisant que « les causes ne sont pas encore connues », bien que le communiqué avance quelques théories : « cette mortalité peut être due à un manque d’oxygène, à une surpopulation ou à la pollution. »
Karim Khima, président de l’Association « ARDH » pour la protection de l’environnement de Vgayet a notamment réagi à cette catastrophe écologique : « on trouve des cadavres même au large de la plage des aiguades, à plusieurs kilomètres à l’ouest de la rivière », a-t-il expliqué au micro de berbère télévision.
Selon le militant écologiste, il y a deux théories avancées par rapport à ce phénomène : « certains suggèrent qu’il s’agit d’une mort naturelle, que c’est la période de reproduction des poissons et que ça peut être dû également aux intempéries. D’autres supposent que ce phénomène est dû à la pollution » a-t-il expliqué tout en alertant : « et si c’était les produits chimiques et autres déchets déversés par les usines qui sont à l’origine de cette hécatombe? ». Il a notamment précisé qu’il n’y a aucune station d’épuration sur le long de la rivière de la Soummam alors que plusieurs usines y déversent des produits chimiques.
Sans accuser les différentes directions concernées, Karim Khima a exhorté ces dernières à rendre public les résultats des rapports et des analyses effectués afin de faire connaitre l’origine du problème.
L’embouchure de Oued Soummam est une zone humide classée Ramsar, un traité international regroupant les zones humides d’une importance internationale. Le président de l’ARDH est notamment revenu sur son importance en tant que station pour les oiseaux migrateurs, sur son rôle dans l’agriculture, ainsi que son importance économique et historique.