Les citoyens du village Ighzer Iwaqquren situé à Imceddalen {M’chdellah}, au sud de la Kabylie, ont entamé le 04 septembre dernier les travaux de réhabilitation des ruelles de leur village, abandonné depuis 1957, grâce à l’initiative lancée par le collectif Agraw Tigemmi n Iwaqquren.
« Durant la période de confinement, les citoyens du village ont commencé à restaurer leurs maisons. C’est là que nous avons décidé de donner suite à cette dynamique et de nous lancer dans la réhabilitation de notre village, laissé à l’abandon depuis qu’il a été incendié le 6 mai 1957 par les français et que les villageois aient été déportés » nous a confié Farid.A, un jeune du collectif.
En effet, l’occupant français avait rassemblé les citoyens de ce village historique dans un camp de concentration entouré de barbelés (camps de toiles). Ce lieu, devenu leur nouveau village, s’appelle Raffour et a gardé le surnom de « l’étoile » (déformation de les toiles). Des citoyens sont retournés au village historique depuis pour occuper leurs maisons mais ont dû le quitter une nouvelle fois durant la décennie noire : « Le village a été déserté vers 1994/1995 à cause du terrorisme. Depuis, il n’y a que ceux qui ont terres là-bas et les bergers qui y vont ».
Concernant les travaux, le collectif a alors publié un communiqué le 03 septembre dernier à travers lequel il a informé les villageois des détails du projet de réhabilitation de la ruelle reliant la place Laïnsar à la passerelle Tiqentart n Chemmou qui s’étend sur 230m. Le lendemain, les volontaires ont répondu à l’appel et ont entamé les travaux de nettoyage et d’égalisation du sol.
Une autre ruelle principale fera également objet d’une réhabilitation. Celle-ci traverse Msalah et elle s’étend sur une longueur de 150m. Elles disposeront d’un système d’irrigation des eaux. Les entrepreneurs du village ont notamment été sollicités pour prendre part aux travaux.
Pour la sauvegarde du patrimoine architectural Kabyle
Notre source nous a fait parvenir une fiche technique des projets de réhabilitation et dans laquelle les membres du collectif ont pris comme modèle le village de Djebla à At Kesila {Beni Ksila} afin de restaurer leurs vieilles maisons et ruelles avec de la pierre. Souhaitant ainsi garder l’authenticité du patrimoine architectural Kabyle qu’incarnent les maisons d’Ighzer Iwaqquren.
Selon Farid.A, d’autres projets sont envisagés afin d’améliorer le quotidien des citoyens d’Ighzer i waqquren, notamment, la réalisation de plusieurs fontaines au village. Ceci apportera un nouveau souffle à ce village dont certaines zones de disposent pas d’électricité et où les réseaux d’assainissement sont inexistants.