Assassinat de Lounes Matoub : les récentes révélations de son neveu Assirem

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Assirem, neveu de Lounes Matoub et membre de la Fondation qui porte le nom du chanteur assassiné le 25 juin 1998, a fait part de plusieurs révélations dans plusieurs posts publiés sur les réseaux sociaux au début de ce mois de septembre.

Dans ces révélations, qu’il commence toujours par la phrase « intéressant de constater que…« , l’auteur a évoqué des faits ambigus, voir troublants, en rapport avec l’assassinat de Matoub Lounes. A préciser qu’en relatant ces faits méconnus du grand-public, Assirem, âgé de 24 ans, a néanmoins pris soin de ne pas citer les noms des personnes impliquées.

Un cercueil « sur mesure » prêt en quelques heures

Le cercueil qui a accueilli le corps de Matoub Lounes était « sur mesure« , « oui aux mesures de son corps« , a insisté Assirem. Il était en bois orné de plusieurs Aza {Z Imazighen} sur les côtés et le haut.

« Il était prêt et livré à la morgue où était allongé le Rebelle » a-t-il précisé avant de soulever la question : « comment ce cercueil pouvait être prêt à peine quelques heures après l’assassinat de Matoub ?« . Et de poursuivre ironiquement : « Est-ce les islamistes du GIA qui lui ont préparé un cercueil à l’avance ? Improbable« .

« Qui a livré ce cercueil à la morgue de Tizi-Ouzou ?« , s’est encore interrogé le neveu du Rebelle. Ainsi donc la famille du Rebelle semble ignorer, jusqu’à ce jour, la provenance du cercueil qui a accueilli le corps de cette légende Kabyle.

Deux « personnalités publiques » au Concorde au moment de l’assassinat

On le sait, Matoub Lounes a été assassiné à Thala Bounane aux environs de 13h sur son trajet vers son village. On sait également que juste avant il avait déjeuné avec son épouse Nadia et ses belles sœurs au restaurant, devenu célèbre depuis, « Le Concorde », à Tizi Ouzou ville.

Ce que nous révèle Assirem, c’est que les serveurs de ce restaurant ont témoigné que juste après le départ de Matoub du restaurant, « deux personnalités publiques, qui se sont attablées, ont attendu un appel téléphonique sur la ligne fixe du restaurant. Après avoir reçu cet appel aux alentours de 13h, l’un d’eux a commandé une entrecôte et l’autre du poisson« , écrit le neveu de Lounes, sans préciser si ces deux individus sont Kabyles ou pas.

« A savoir que ces deux personnes appartiennent à un parti politique connu en Algérie et ont occupé des postes de magistrature étatiques pendant des années après l’assassinat de Matoub« , écrit-il encore, avant de s’interroger : « Coïncidences ou comportement suspect ?« 

Les balles logées dans le corps VS celles présents dans le véhicule

Un autre fait ambigu sur l’assassinat d’un des piliers de la chanson engagée Kabyle : « lors de l’étude balistique réalisée par des experts français […], il est important de constater qu’aucune des balles qui se sont logées dans le corps du Rebelle ne correspond aux balles présentes dans le véhicule !« , s’étonne Assirem qui a donné des détails sur la technique utilisée pour l’exprtise : « des systèmes trophy laser à la pointe de la technologie pour pouvoir calculer la traçabilité des balles ainsi que là où leur course mortelle s’est terminée« 

Tout aussi troublante cette précision du neveu du Rebelle : « il a été touché par 7 balles ultérieures à celles de la voiture« .

3 autres faits « malintentionnées »

Assirem est également revenus, sans les citer, sur des personnalités malintentionnées qui auraient profité de la mort de Matoub pour amasser de l’argent sur son dos. Il a notamment parlé d’un chanteur qui « allait chez un éditeur de Matoub récupérer de l’argent pour, soit disant, le remettre à Nna Aldjia alors qu’il le mettait dans sa poche et passait son chemin.« 

Le neveu de Matoub a également parlé d’un « chanteuse se disant incroyablement proche de Matoub Lounes qui a porté plainte contre la mère de Matoub pour « harcèlement » auprès de la gendarmerie en France » a-t-il écrit avant de révéler les raisons : « Nna Aldjia l’a contactée à plusieurs reprises pour la sortie du Zénith sur un support rigide« , mais ladite chanteuse qui a fait la sourde oreille devant cette sollicitation a même fini par se retourner contre la famille de Matoub et la fondation qui porte son nom.

Assirem a également parlé de l’affaire, actuellement en justice, d’un « personnage » qui a vandalisé le tombeau de Matoub Lounes et qui n’a écopé que de 6 mois de prison avec sursis et de 20 000 dinars d’amende. Sachant que celui-ci a asséné plusieurs coups de marteau irréversibles à la sépulture, devenu lieu de pèlerinage pour la Kabylie. Le suspect ayant fait appel pour être acquitté, l’affaire a été reconduite en justice pour fin septembre.