Dans une lettre ouverte relayée sur les réseaux sociaux ce lundi26 octobre, Slimane Bouhafs, ex-détenu d’opinion a lancé un cri de détresse et a émis une demande d’asile dans un pays européen.
Le natif d’At Wartilan{Beni Ourtilane} a fui l’Algérie après avoir été victime d’une condamnation arbitraire. « J’ai été arrêté et condamné au cours de l’année 2016 à trois ans de prison ferme à cause de mes publications sur le réseau social Facebook, qui ont été jugées comme portant atteinte à la religion musulmane » se souvient-il. Incarcéré à la prison de Jijel, il a entamé une grève de la faim en 2017 avant d’être libéré une année plus tard.
« Après ma libération en mars 2018, les choses sont devenues de plus en plus difficiles pour moi car je me sens menacé de partout, même ma paie m’a été retirée sans aucune raison précise » a expliqué le demandeur d’asile. Il a donc décidé de partir avec sa famille en Tunisie où il a demandé l’asile.
Toutefois, étant encore dans un autre pays musulman, ce chrétien kabyle s’est souvent retrouvé confronté aux islamistes tunisiens qui n’ont pas hésité également à le menacer. L’antenne du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) à Tunis a donc entamé une procédure d’asile pour un pays tiers.
Converti au christianisme en 1998, ce père de famille de 53 ans relaté à travers sa lettre les nombreuses menaces et harcèlement dont il a été victime. « J’ai également été agressé physiquement par des habitants de mon village et j’ai dû déménager pendant plusieurs années pour pouvoir protéger ma famille » a-t-il regretté.
Selon Slimane Bouhafs, sa famille qui se trouve en Algérie est privée de toutes opportunités. « Je suis père de trois enfants, titulaire de deux diplômes, mais ne trouve toujours pas du travail, et on leur complique les choses à cause de mon affaire. Mon autre enfant est toujours étudiante. Ma situation en Tunisie est en danger et j’ai peur pour moi et ma famille » s’inquiète-t-il.