Dans un reportage intitulé « Les éborgnés du Hirak à l’abandon » BRTV a tendu le micro à 5 jeunes Kabyles victimes de la répression de la police algérienne qui leur fait perdre un œil.
Dans ce film réalisé par Miloud Lassal et Fouaad Ait Cherif, et d’une durée de 50 minutes , tourné à Tizi N Jaboub (At Laâziz), on découvre ces personnes avec un œil bandé pour plusieurs d’entre eux, tenant des affiches. Se lisaient sur leur visage, désolation et désespoir.
A tour de rôle, ils racontent les circonstances des tragiques incidents qui leur ont fait partiellement perdre la vue. Tous se sentent abandonnés par ceux qui leur ont promis e les aider. « On se sent seuls et c’est malheureux. On peut dire que nos vies ont été gâchées » regrette Meziane Anis, un jeune étudiant résidant à Mirabeau{Draa Ben Khedda}. Et de poursuivre : « Personne n’a cherché après nous. Au début, certains venaient nous voir et nous ont promis des choses et maintenant, on nous a abandonnés ».
« Mon père est décédé il y a deux mois de cela, et c’est à cause de ce qui m’est arrivé. Il était malade et lorsqu’il a appris que j’ai été éborgné, cela l’a anéanti » a témoigné Dib Rabah, âgé de 31 ans.
Ces jeunes dont la moyenne d’âge ne dépasse pas les 25 ans se sentent délaissés, du côté de leurs concitoyens et du côté des autorités qui devaient prendre en charge leurs cas selon eux. Bien que certains d’entre eux ont exprimé leur reconnaissance à l’égard de ceux qui ont pu les aider, toutefois, aujourd’hui, plus que jamais, ils se sentent abandonnés.