Affaire Sonia Mahoui : ses éclairages et son message plein de sagesse

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L’affaire de Sonia Mahoui, l’enseignante ciblée par une plainte pour « port de tenue indécente » a suscité beaucoup de controverse où plusieurs versions ont été relayées par les médias et sur les réseaux sociaux la poussant à réagir dans la soirée du 30 octobre à travers un post explicatif.

La jeune institutrice a repassé son BAC en septembre dernier en tant que candidate libre, et c’est durant les jours d’examen que l’incident en question est survenu. « La responsable du centre avait tenu des propos insultants à mon égard alors que l’épreuve du bac n’avait même pas commencé » se souvient-elle. Et de poursuivre : « les enseignantes étaient regroupées et rigolaient entre elles. Je m’étais appuyée sur la table et ma camarade était assise sur la chaise […] La proviseure (cheffe du centre) est entrée par surprise et s’est acharnée contre moi ».

Pour Sonia, le comportement de la cheffe du centre est celui d’une prof autoritaire. Plus loin encore, selon elle, les enseignantes présentes se sont également acharnées contre elle. « La proviseure a tout fait pour m’exclure du centre d’examen et a tout fait pour que l’on ne corrige pas mes copies, mais sans succès. La direction de l’éducation de Béjaïa n’a pas accepté une telle absurdité de sa part » a-t-elle déclaré.

La responsable du centre a ainsi effectué un dépôt de plainte à son encontre pour deux motifs, selon la jeune enseignante : « port de tenue jugée indécente le 2e jour du baccalauréat en sachant que la concernée travaille dans l’enseignement » et « refus de descendre de la table, d’enlever la casquette, insulte de la directrice ». Les 3 enseignantes témoins de la scène et 5 autres fonctionnaires présents au centre mais absents sur les lieux de l’incident ont signé et appuyé la plainte de la cheffe du centre.

Selon l’institutrice de 27 ans, cette responsable ne s’est pas arrêtée à cela : «  elle s’est justement servie de mon enlèvement du voile pour retourner l’opinion public (l’entourage enseignant/ familial) contre moi », a-t-elle confiée. Suite à cela, Sonia Mahoui a voulu déposer plainte : « l’inspecteur de police a refusé d’enregistrer ma plainte et m’a expliqué que je dois juste nier ou confirmer les dires de la plaignante », a-t-elle déclaré.

L’appel sage de la jeune institutrice

Après avoir apporté des explications, Sonia Mahoui a lancé un appel à la sagesse. « Je n’ai nulle intention de nuire à la Kabylie, à tadart ou à cette personne qui m’a harcelé tout ce temps » informe-t-elle. Et de poursuivre : « Je subis des pressions énormes. Je fais partie du tissu conservateur de la Kabylie où le simple fait de poster sa photo sur Facebook peut te porter préjudice. Vous imaginez qu’est-ce que je dois subir pour le fait que ma photo fait le tour du monde ? ».

La jeune enseignante a prié ses ami(e)s de ne pas divulguer l’identité ses harceleurs et plaignants anonymes : « ne nous devrions agir par vengeance ou par haine , ces gens-là font partie des nôtres , ils sont nos collègues , nos voisins , nos concitoyens » a-t-elle lancé avant de conclure : « J’assume mon existence en tant que femme , j’assume ma féminité, mes choix et mes opinions. Je n’assume nullement le racisme, le non respect du culte et l’abus du pouvoir. Profitons de cette opportunité pour éradiquer le mal de la racine , punir quelques personnes ne fera pas progresser notre cause. »