Rachid Ali Yahia sur la crise berbériste : « L’idée de l’indépendance de la Kabylie effleurait certains esprits »

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Dans un long entretien accordé à Kamel Tarwiht, diffusé le 24 octobre dernier sur la chaîne Youtube de BRTV, Rachid Ali Yahia est revenu sur plusieurs questions relatives à l’actualité et sur des faits historiques. Il a notamment déclaré que les idées d’autonomie et de l’indépendance de la Kabylie était évoquées par des militants berbéristes de l’époque.

Alors qu’il expliquait sa déception par le Hirak algérien et qu’il mettait en garde contre l’instrumentalisation récurrente de la Kabylie, ce personnage historique a alors été interrogé par Kamel Tarwiht sur l’option indépendantiste, de plus en plus en vogue en Kabylie.

Bien que Rachid Ali Yahia a réitéré sa complète opposition à ce qu’il qualifie « d’impossibilité historique », tout en exprimant son « admiration» pour les militants souverainistes, il a néanmoins confié que la question s’était déjà posée en 1949 : « je savais que c’était un problème important. C’est après un débat très très sérieux, dans lequel j’étais parti perdant, que j’ai pu faire l’unanimité de tous mes amis sur l’idée de l’Algérie algérienne […] et les idées d’autonomie de la Kabylie et d’indépendance de la Kabylie ont effleuré un certain nombre d’esprits. »

Rachid Ali Yahia, qui semble ainsi se féliciter d’avoir réussi à enterrer la voie de l’indépendance de la Kabylie en 1949, n’a pas pour autant cité le noms des militants qui adhéraient à cette idée.

Après insistance de Kamel Tarwiht sur ce qui devrait être la solution en Algérie pour répondre à ces problèmes identitaires, le compagnon de Laïmèche Ali, Bennaï Ouali et Amar Ould Hamouda, entre autres, a déclaré : « l’Algérie est un pays unifié mais ce n’est pas une nation unifiée. C’est un pays binational, il y a deux nations en Algérie, la nation berbère berbérophone et la nation berbère arabophone. Ce qui les sépare c’est la langue et cela suffit pour qu’il y ait deux communautés nationales », réitérant ainsi ses idées fédéralistes.