Voici 15 romans en langue Kabyle parus en 2019

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C’est en écrivant des livres qu’on met en avant la valeur, l’importance et la richesse d’une langue. En effet, la littérature Kabyle a pris un essor considérable et le nombre de livres écrits en langue Kabyle s’est largement accru ces dernières années.

Le monde livresque Kabyle recèle des centaines d’ouvrages publié et le mérite revient à ces auteurs et autrices qui tentent d’apporter chacun sa pierre à l’édifice. Celle d’attribuer à la langue Kabyle sa juste place parmi les langues vivantes dans le monde, afin de poursuivre le travail de nos aînés qui ont toujours œuvré dans ce sens.

1- « Agadir n Roma » d’Amar Oulamara (éditions Achab – 2019)

Enseignant-Chercheur en Physique, son parcours remarquable dans Tamazight a commencé avec sa participation aux cours assurés par Mouloud Mammeri à l’Université d’Alger, de 1969 à 1974. Mais, c’est depuis 1985 qu’il a entrepris son œuvre littéraire qui comporte, avec son dernier roman, 9 ouvrages.

Agadir n Rome (les remparts de Rome), 5éme roman de l’auteur. Il nous plonge dans l’antiquité, où se déroulèrent les guerres puniques, celles-ci débutèrent en Sicile (Italie) en 264 Av. J-C et se terminèrent en 146 Av. J-C par la chute de Carthage.

C’est une période majeure dans l’histoire de l’empire Romain, le royaume de la Numidie et de Carthage.

Il retrace le parcours de trois guerriers qui ont combattu dans les troupes Numides et l’armée Carthaginoise, notamment : Massinissa, Hannibal, et Maher. Ce dernier fut le bras droit d’Hannibal, tel que les Historiens le rapportent.

Il retrace l’itinéraire emprunté par Hannibal, notamment la traversée des Alpes, à la tête de l’armée Carthaginoise (il a combattu celle-ci auparavant dans les troupes Numides), afin de vaincre l’armée Romaine. Mais ce combat s’est sondé par un échec cuisant, car les remparts de Rome furent invincibles. Il évoque également la bataille de Zama, qui vit s’affronter d’un coté Hannibal dans les troupes Carthaginoises, et d’un autre Scipion l’Africain (général Romain)  et Massinissa dans l’armée Romaine. Cette bataille marqua le déclin de Carthage, et contraignit Hannibal de fuir en exil (Europe), où il mourut quelques années plus tard.

2 – « Amsebrid » de Chabha Ben Gana (éditions Imru – 2019)

Enseignante au département de Langue et Culture Amazigh de l’Université de Mouloud Mammeri, elle fait partie des premières autrices féminines du roman Kabyle, après Lynda Koudache, Dihya Lwiz et Kaysa Khelifi, entre autres. Elle a marqué son entrée dans l’univers littéraire avec un livre particulier, puisque c’est une histoire croisée de plusieurs personnages, qui évoque deux époques différentes, celle de nos aïeux et la notre. Tout en mettant l’accent sur la place de la femme dans notre société.

3 – « Targit yiwen wass ad teffeɣ » de Mohand Nat Abdella (éditions Graine fertile – 2019)  

Fervent militant de la cause Berbère, au parcours saillant, Mohand Nat Abdella est un poète et auteur de plusieurs recueils de poésie. Cependant, il s’est orienté vers un autre horizon littéraire et est revenu avec un roman, intitulé : Targit yiwen wass ad teffeɣ , qui parle de la situation de l’Algérie après l’indépendance et de la vie des jeunes qui voient leur vie basculer après qu’ils aient été contraints de fuir leur pays et sa situation.

4 – « Argaz n yemma » d’Ali Kader (éditions ENAG – 2019)

Ali Kader est diplômé de l’école d’agronomie. Son œuvre romanesque comporte 3 livres.

Dans son dernier roman, l’auteur nous entraîne dans la Kabylie des années 70, pour nous immerger dans la vie d’une femme et de ses trois enfants, abandonnés par leur père. Ce dernier a émigré en France et s’est remarié, laissant sa famille livrée à son sort. Après le décès de leur mère, les enfants s’interrogent sur celui qu’ils considèrent, non pas comme leur père, mais comme l’époux de leur mère.

5 – « Nna Γni » de Djamel Laceb ( éditions Imtidad – 2019)

Enseignant, chercheur, écrivain et consultant, ce livre a valu à son auteur le Prix Assia Djebbar du roman 2019.

Dans son roman, il rend hommage à la sœur de sa grand-mère  Ghenima, qu’il appelle ici Nna Γni. Il y mêle souvenirs et émotions, en évoquant des faits liés à l’histoire et à l’humanité.

6 – « Amgud aleqqaq » de Horia Sadallah (éditions l’Odyssée – 2019)

Horia Sadallah s’est découvert un intérêt particulier pour l’écriture et sa culture dés son plus jeune âge.

Cet ouvrage est assez singulier dans l’ensemble des œuvres littéraires kabyles, puisqu’il s’agit d’un essai, qui comporte l’étude et l’évolution d’un enfant dans la vie sociale kabyle, tout en mettant en exergue les traditions et coutumes de celle-ci.

7 – « Tamurt yeččan arraw-is » de Sidali Lahdi (éditions Tafat – 2019)

Sidali Lahdir prépare actuellement son doctorat au département de Langue et Culture Amazigh à l’Université de Mouloud Mammeri. Dans ce deuxième roman, il aborde la situation de son pays et de ses enfants. Quand une minorité s’octroie tous les biens, les autres, excédés par la situation qui devient ardu, se voient attribuer cette description à leur pays : « pays qui engloutit ses enfants… ».

8 – « Kawiṭu » de Murad Zimu (éditions Casbah- 2019)

Mourad Zimu, l’artiste et écrivain, est revenu avec un récit qui raconte l’histoire de deux personnages Youcef et Slimane, qui sont des amis depuis leur tendre enfance. Un roman qui a obtenu le prix Mohamed Dib 2020

Apres une séparation d’une longue période, ils se retrouvent pour la réalisation d’un film documentaire pendant quelques jours. Cependant, après la fin de cette aventure cinématographique, ils se voient contraints de vivre une autre aventure qui mettra leur « amitié » à rude épreuve : la mort.

9 – « Tidet deg targit » de Zoulikha/Hakima Touati (éditions Chihab – 2019)

Née à Sétif en 1967, elle écrit en Kabyle et en arabe, notamment des recueils de poésie. Ce premier roman de cette poétesse sonne comme une approche philosophique des traditions et mœurs des gens d’antan.

10 – « Tudert n tmara » de Naima Ben Azzouz (éditions Boussekine – 2019)

Née en 1982 à Iɛezzuzen (Bejaia). L’amour qu’elle porte à sa langue et sa culture, dés sa tendre enfance, l’a toujours poussée à apprendre elle-même son écriture.

Ce livre préfacé par sa sœur Katia Ben Azzouz, raconte l’histoire de Mastan et Ferroudja que l’amour unie, mais, le regard que chacun d’eux porte à ce dernier, à la vie et à la jeunesse, diffère.

11 – « Aɛwin » de Dalila Qeddac Ccix (éditions El Amel – 2019)

Née le 9 Février 1978, elle a étudié à l’Université de Mouloud Mammeri au sein du département de Langue et Culture Amazigh, jusqu’à 2002, où elle obtient une licence. Actuellement, elle enseigne Tamazight au collège.

Son œuvre comporte des nouvelles et de la poésie. Cette fois, elle est revenue avec un roman, dont l’histoire tourne autour de « Aẓaṛ » et sa mère Sekkura, ainsi que leur famille. Elle raconte ce qu’ils ont pu rencontrer comme entraves dans leur vie, notamment, quand cette dernière a été ébranlée par la perte d’un être cher. Elle met en avant aussi les sujets liés au respect, aux relations et liens familiaux.

12 – « Yezger asaka » de Lyes Belɛidi (éditions Imru – 2019)

Parmi les plus actifs et imposants auteurs Kabyles de nos jours, Lyes Belɛidi est né le 6 Octobre 1990 à Larbaa Nat Yiraten. Titulaire d’un diplôme de Master en Linguistique Amazigh, il est actuellement enseignant de Tamazight au lycée Xewwaṣ Ḥsen de LNI. Il a à son actif plusieurs prix notamment celui de la meilleure nouvelle écrite en Tamazight, du concours Belɛid At Ɛli de la fondation Tiregwa qui siège au Canada.

 « Yezger Asaka » est un roman qui reflète la vie des jeunes Africains de nos jours : à l’affut d’un avenir propice et serein. Il raconte l’histoire de Ssaydu, un jeune Malien qui a terminé ses études à l’Université et qui n’a pas trouvé de travail. Néanmoins, en attendant qu’une entreprise étrangère prenne contact avec lui pour un travail au sein cette dernière, il a eu l’ingénieuse idée de monter un humble projet personnel.

Ce jeune Malien hardi et ambitieux a vu ses projets tomber à l’eau, lorsqu’une horde terroriste a attaqué l’entreprise qui restait son unique espoir. Il a été témoin des pires atrocités, qui l’ont forcé à quitter son pays pour un horizon encore lointain : l’Europe.

C’est ainsi qu’il entame ce périple qui va le mener au sud de l’Algérie (Hassi Messaoud), où il vit les injustices et les persécutions que font subir les arabes de cette contrée aux noirs. Puis, en Kabylie, ou il connait l’accalmie, l’altruisme, mais aussi l’amour. Cependant, la route l’attend, il faut toujours partir, et le chemin mène toujours vers le nord, vers le continent Européen…

13 – « Tirgan lḥif » de Dawed Mexxus (éditions Tafat – 2019)

Né à Sétif,  c’est un auteur Kabyle qui se démarque des autres, car il est autodidacte. Il a entamé tout seul son apprentissage de sa langue et de son écriture, ce qui l’a mené dans l’univers de l’écriture, et c’est ainsi qu’il a écrit des romans en Kabyle.

Le thème qui revient à chaque fois dans ce livre n’est inconnu pour personne : « ḥarraga » ou l’immigration clandestine, le dernier rempart de ceux pour qui l’espoir n’est plus ici mais ailleurs… !

14 – «Deɛwessu n Lqayed » de Ccix Lyazid (édité à compte d’auteur – 2019)

Ccix Lyazid, de son vrai nom Ben Hanou Lyazid, est né le 24 Octobre 1978 à Aqbu. Son œuvre comporte des recueils de poésie écrits en Kabyle et en Arabe (qu’il compte traduire aussi en Kabyle).

Dans ce premier roman, il rend hommage aux personnes qui ont marqué son enfance et qui ont contribué à son éducation, notamment, ses parents et ses grands-parents, car, c’est aussi grâce à eux et leurs témoignages qu’il a pu écrire son premier roman, livre dans lequel il nous transporte dans la Kabylie à l’aube du colonialisme français, lors de l’insurrection des Kabyles contre l’armée française, en 1871. Il nous relate des événements qui se sont déroulés dans sa région et celles qui l’avoisinent, à l’époque de Mokrani et Ccix Aḥeddad, et les différends qu’il y eut entre ces derniers et Ben Ali Cherif, nommé ici Lqayed, et comment ce personnage cruel a usé de discrimination et de cruauté à l’égard des Habitants de la région dont il est question dans ce roman.

C’est le fruit d’un travail laborieux, d’une année d’études et de recherches.

15 – « Dris n wat Taddart di Fṛanṣa » d’Aḥmed At Tudert ( editions Tafrara – 2019)

Aḥmed At Tudert est né le 23 Février 1953, dans le village d’Iɣil igelmimen à Imessuḥal (Iferhounene), il vit en France.

Ce roman paru en Décembre 2019 est une œuvre remarquable, aux idées qui interagissent et se heurtent pour faire naitre d’autres idées encore plus percutantes. 

Bonus : Lwali n Wedrar de Belɛid At Ɛli (1946)

Il ne s’agit pas ici d’un Roman publié en 2019 mais du tout premier roman en langue Kabyle, « Lwali n Wedrar » de Belɛid At Ɛli, paru dans les années 1940. En 80 ans d’activité littéraire, la palette du roman Kabyle s’est enrichie et a abordé toutes les thématiques; Awi-d kan ad ilin wid ara yeγren.

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